Le projet de loi de finances pour l’année 2025, qui établit le budget national pour l’année à venir, sera dévoilé ce jeudi et suscite déjà un vif intérêt.
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé un plan ambitieux pour réduire le déficit à 5 % du PIB, soit 60 milliards d’euros. Concrètement, cela implique une réduction des dépenses de 40 milliards d’euros et une augmentation des recettes de près de 20 milliards d’euros. La mesure qui semble susciter le plus de débats, y compris parmi les partisans du camp présidentiel, est le report de l’indexation des retraites au 1er juillet au lieu du 1er janvier. Cette décision devrait permettre d’économiser environ 4 milliards d’euros, ce qui représente environ 10 % de l’objectif total de réduction des dépenses publiques.
Confronté aux critiques, Michel Barnier a cependant exprimé sa disposition à revoir cette décision, à condition que les parlementaires proposent une autre solution pour économiser ces 4 milliards d’euros ! De plus, 4 autres milliards d’euros sont attendus d’une réduction des exonérations de charges sociales pour les entreprises, bien que les détails manquent. Le Premier ministre et le Ministre des Finances renvoient à la présentation du projet de loi de finances prévue le jeudi 10 octobre pour plus de précisions.
Une chose est certaine : la répartition de l’effort sera majoritairement à la charge de l’État, des collectivités locales et de la Sécurité Sociale. L’État devrait se charger de plus de 20 milliards d’euros sur les 40 milliards de réductions de dépenses, soit la plus grande part. Cela pourrait également passer par la non-remplacement de certains fonctionnaires partant à la retraite, ou encore par la fusion de quelques agences publiques telles que Business France et Atout France.
Ciblage des grandes entreprises et des plus riches pour les recettes
En ce qui concerne l’augmentation des recettes, Michel Barnier a mentionné une contribution exceptionnelle demandée aux Français les plus aisés, en l’occurrence via une augmentation ou une refonte de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), établie en 2012. Cette contribution concerne les contribuables gagnant plus de 250 000 euros par an, ou 500 000 euros pour les couples, soit environ 65 000 personnes d’après les calculs de Matignon.
Pour les grandes entreprises, le gouvernement vise les groupes générant un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros. Leur taux d’impôt sur les sociétés, ramené à 25 % par Emmanuel Macron pour toutes les entreprises, pourrait être temporairement relevé. Une autre voie annoncée est l’augmentation de la fiscalité à hauteur de 1,5 milliard d’euros au profit de la transition écologique, ce qui engendrera de nouvelles taxes sur les secteurs de transport considérés comme polluants. L’industrie aérienne craint déjà une contribution d’un milliard d’euros, tandis que le secteur automobile redoute à la fois un resserrement du malus écologique et une réduction des bonus à l’achat de véhicules électriques.