Dominique Simonnot a exprimé, jeudi sur 42mag.fr, son indignation face à la situation alarmante dans les prisons, soulignant que tant les gardiens que les prisonniers sont négligés. Cette déclaration faisait suite à la publication de son rapport sur les conditions de vie carcérales.
Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, exprime sa profonde inquiétude concernant la situation des prisons françaises : « les conditions de détention ne cessent de se détériorer », affirme-t-elle ce jeudi 3 octobre sur 42mag.fr. Elle présente un rapport révélant que les recours contre les conditions de détention décadentes demeurent « limités et peu utilisés » par les détenus, malgré un nombre de prisonniers atteignant des sommets dans les établissements pénitentiaires du pays.
En date du 1er septembre, les établissements pénitentiaires français disposaient de 62 014 places disponibles pour accueillir un total de 78 969 détenus. « La situation est alarmante, agents de surveillance et détenus semblent être abandonnés à leur sort », insiste Dominique Simonnot. Elle s’interroge : « Quel est l’objectif de la peine ? » et poursuit en déclarant que dépenser entre 110 et 120 euros par jour pour un détenu afin de produire de la récidive semble excessif. Elle soutient que « la réinsertion, l’acquisition de compétences professionnelles et l’apprentissage de la vie en société » sont des missions « impossibles » en prison.
Une pénurie de personnel pénitentiaire
Dominique Simonnot rapporte : « Pas une semaine ne passe sans que les médecins pénitentiaires ne nous sollicitent en s’écriant : ‘À l’aide, nous ne pouvons plus traiter correctement les patients.' » Elle rappelle que dans les prisons 30% des détenus souffrent de graves troubles psychiatriques. Les praticiens expliquent que « l’insuffisance de personnel de surveillance » rend le convoyage des nombreux détenus problématique.
Quant aux peines courtes immédiatement appliquées promues par la Première ministre, Dominique Simonnot rétorque qu’elles « existent déjà ». Concernant la construction de nouvelles prisons, une initiative également abordée par Michel Barnier, elle estime que « cette promesse ne se concrétisera pas ».
« En 2017, on avait promis 15 000 nouvelles places, moins de 5 000 ont effectivement été créées. »
Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de libertésur 42mag.fr
Elle encourage les avocats à faire appel contre les conditions de détention dégradantes, affirmant que « si c’est le seul moyen de faire évoluer la situation, d’influencer le gouvernement et de réformer les politiques carcérales », telle est la voie à emprunter.