Le fond dédié à l’intégration professionnelle des personnes handicapées tire ses ressources des amendes imposées aux entreprises qui ne respectent pas le quota d’embauche de ces travailleurs. La réduction de budget prévue équivaut à « 20 % » des ressources financières de l’organisation qui en est responsable.
« J’espère sincèrement que cette décision sera reconsidérée », a exprimé lundi 14 octobre sur 42mag.fr Christian Ploton, le président de l’Agefiph, l’organisme qui gère le fonds destiné à l’intégration professionnelle des personnes handicapées, suite à l’annonce d’une baisse de 20 % de son financement, selon certains parlementaires.
Cette association est financée par les amendes des entreprises qui ne respectent pas leurs obligations d’emploi envers les personnes en situation de handicap. Le projet de budget pour 2025 présente une proposition du gouvernement visant à mettre en place un plafond sur ce fonds et à récupérer l’excédent, estimé à 100 millions d’euros. « Je ne m’attendais vraiment pas à recevoir une telle nouvelle », réagit Christian Ploton. Cette réduction des ressources équivaut à « un cinquième de notre budget. C’est une diminution exceptionnelle des initiatives soutenant l’emploi des personnes handicapées », souligne-t-il.
Une décision « incohérente » après les Jeux paralympiques
Pour Christian Ploton, cette décision semble difficile à appréhender en termes de « cohérence », surtout après plus d’un mois après la clôture des Jeux paralympiques de Paris. Il avait l’impression que « l’inclusion des personnes handicapées avait franchi un seuil sans précédent ». En outre, le Premier ministre a annoncé que la santé mentale serait une priorité pour le gouvernement.
En 2023, environ 200 000 chercheurs d’emploi en situation de handicap avaient trouvé un emploi, et on avait constaté une progression de 4 % du maintien en poste en un an. L’année 2024 promet de confirmer cette dynamique. « Je suis convaincu qu’au sein du gouvernement, personne ne souhaite voir stopper la progression effectuée jusqu’ici », exprime le président de l’Agefiph, qui tient à demeurer « optimiste ».
Le collectif Ensemble pour la République a soumis un amendement s’opposant aux réductions budgétaires prévues pour l’Agefiph dans le cadre du projet de loi de finances. Initialement, il n’y avait pas de ministère dédié au handicap lors de la formation du gouvernement. Cela a conduit à la nomination de la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq après de nombreuses protestations : « Nous travaillons en ce moment avec les différents ministères, dont celui dirigé par Charlotte Parmentier-Lecocq. L’objectif est de trouver une issue appropriée à ce problème. Les ministères ont été institués tardivement. Je ne suis pas certain qu’ils aient été pleinement impliqués dans la décision qui figure dans le projet de loi de finances », précise Christian Ploton. Il exprime sa « confiance dans l’engagement du Premier ministre envers les personnes handicapées » et aspire à « maintenir une relation de confiance avec l’État, afin que l’Agefiph puisse continuer à soutenir les politiques publiques avec tous les moyens nécessaires ».