Engagé dans une politique de réduction des dépenses, l’État prévoit d’augmenter la taxe applicable à l’électricité tout en garantissant que le prix facturé aux consommateurs pour l’électricité diminuera.
Il peut sembler paradoxal qu’une augmentation de taxe coïncide avec une réduction des tarifs, mais cela s’explique par la composition du prix de l’électricité. Il est en effet constitué de deux éléments principaux : le tarif du marché de gros et les taxes, dont la bien connue TICFE. Les tarifs de l’électricité ayant flambé, principalement en raison du conflit en Ukraine, les gouvernements ont drastiquement diminué ces taxes pour atténuer et compenser la hausse des prix, introduisant ce qui a été nommé le bouclier tarifaire.
À présent que les prix de l’électricité ont significativement baissé, la TICFE a été progressivement augmentée pour atteindre 22 euros par mégawattheure. Dans le cadre de la préparation du budget pour 2025, prévu pour le jeudi 10 octobre, le gouvernement dirigé par Michel Barnier envisage de rétablir cette taxe au minimum à son niveau d’avant la crise, soit 32 euros par MWh. Malgré cette réévaluation, les responsables assurent que les Français verront une baisse de leur facture d’électricité. Le gouvernement garantit qu’au mois de février 2025, 80 % des ménages, ceux bénéficiant des tarifs réglementés, constateront une diminution de leurs coûts par rapport à 2023.
La stratégie du gouvernement consiste à réajuster cette taxe jusqu’à 32, voire 35 euros, voire même 38 euros par mégawattheure, tout en veillant à ce que le prix final demeure légèrement inférieur à celui de 2023. D’après les prévisions de Bercy, cette diminution pourrait s’élever à 9 %, ce qui représenterait une économie d’environ une centaine d’euros par an pour les consommateurs.
Impact sur le pouvoir d’achat
La difficulté réside dans le choix du niveau approprié pour la réévaluation de la taxe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, met déjà en garde contre le « danger » d’une augmentation excessive de cette taxe, qui pourrait impacter lourdement le budget des ménages les plus modestes. Elle souligne particulièrement les conséquences potentielles pour les quelque 20 % de foyers qui ne bénéficient pas des tarifs réglementés.
En résumé, pour la majorité des consommateurs, une diminution minime des prix peut être attendue par rapport à l’année précédente. Toutefois, la réévaluation de cette taxe pourrait susciter des discussions, étant donné qu’elle signifiera une réduction du pouvoir d’achat pour les ménages. Avec cette taxe, le gouvernement espère collecter au moins trois milliards d’euros supplémentaires en 2025.