L’ex-chef du gouvernement a participé à l’émission sur France Inter ce lundi. Cela a eu lieu juste après que l’exécutif a révélé un projet de législation renouvelée sur l’immigration. La discussion de cette proposition de loi pourrait débuter au Parlement dès le début de l’année 2025.
« Proposer une loi pour le simple fait d’en proposer une, sans nous informer de son contenu, n’apparaît pas comme une priorité », déclare l’ancien Premier ministre Gabriel Attal lors de son intervention lundi 14 octobre sur France Inter. Le responsable des députés soutenant Emmanuel Macron estime que « légiférer pour le principe » sur le sujet de l’immigration, tel qu’annoncé par le gouvernement pour le début de l’année 2025, « n’a aucun sens », a-t-il réitéré.
Le dimanche précédent, le gouvernement a proclamé son intention de proposer une « nouvelle législation » sur l’immigration, qui pourrait être examinée au Parlement dès les premiers mois de 2025. Cela intervient seulement un an après le dernier texte sur la même question, qui avait divisé la majorité à l’Assemblée nationale.
« Il sera nécessaire d’avoir une législation additionnelle », souligne Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, sur BFMTV. Cette loi permettrait notamment « d’allonger la période de détention dans les centres de rétention administrative » pour les étrangers en situation irrégulière considérés comme dangereux. Cette proposition marquerait la 33e intervention législative sur l’immigration depuis 1980. Une des solutions envisagées serait d’augmenter la durée maximale de rétention de 90 à 210 jours, actuellement applicable uniquement dans le cadre d’infractions liées au terrorisme.
« Il faut peut-être nous expliquer ce qu’on y mettrait »
Sur les ondes de France Inter, l’ancien Premier ministre rappelle qu’une loi sur l’immigration a été « adoptée il y a à peine un an ». « Certaines des dispositions de ce texte ne sont toujours pas appliquées, car les décrets nécessaires n’ont pas été publiés », précise-t-il. Le parlementaire du parti EPR pour les Hauts-de-Seine n’est pas convaincu pour l’instant de la nécessité immédiate de cette loi et pense qu’il est plutôt « prioritaire » de « vraiment maîtriser la gestion des entrées et sorties sur le territoire national ». « Légiférer pour simplement légiférer n’a pas de sens », insiste-t-il. Selon lui, « l’essentiel n’est pas de savoir si une nouvelle loi sera adoptée, mais d’identifier clairement son contenu et ses objectifs. »
Gabriel Attal partage avec le gouvernement l’ambition de « mieux réguler notre politique migratoire » et se dit « disposé à engager un débat, échanger sur des propositions concrètes ». Toutefois, il juge qu’avant de se lancer dans la rédaction d’une nouvelle loi, « il serait pertinent de clarifier ce qu’elle contiendrait ». Pour l’instant, observe le député macroniste des Hauts-de-Seine, « il nous manque des détails sur ce que cette future loi pourrait impliquer ».