Jeudi, des employés travaillant dans l’industrie automobile ont organisé une manifestation lors du Mondial de l’auto à Paris. Ils ont exprimé leur mécontentement envers la politique menée par Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, en particulier concernant les nombreux programmes de réduction d’effectifs qui affectent divers sous-traitants.
À partir de la fin de la matinée du jeudi 17 octobre, un rassemblement symbolique a été mis en place à l’entrée du Mondial de l’automobile, situé au parc des Expositions de la porte de Versailles à Paris. L’événement a réuni environ un millier de travailleurs de Stellantis, mobilisés à l’appel de la CGT pour protester contre les multiples plans de réduction d’emplois, principalement concernés les équipementiers. Carlos Tavares, le patron influent de l’industrie automobile française, concentre en grande partie les critiques.
Lors d’une intervention sous une pluie battante, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a pris la parole sur une petite estrade pour exprimer les frustrations envers Carlos Tavares. Les récentes déclarations du PDG de Stellantis – qui n’exclut pas de possibles fermetures d’usines à l’avenir, notamment celle de Poissy – ont provoqué l’indignation de Jérôme Boussard, un délégué CGT travaillant à l’usine de Sochaux : « En dix ans, 5 000 emplois ont disparu. C’est la méthode Tavares, il n’y a pas besoin d’excuses comme la concurrence chinoise ou autre. Tavares veut simplement plus de profits avec moins d’employés. »
« Nous perdons entre trois mille et cinq mille euros par an »
Les inquiétudes sont encore plus prononcées parmi les équipementiers et sous-traitants, face aux mesures de licenciements successives et à l’augmentation du recours au chômage partiel. C’est notamment le cas chez Flex N Gate, fournisseur de pare-chocs pour des usines Stellantis. La dégradation progressive des conditions pour les travailleurs y est décrite par Christophe Schirch, délégué syndical de la CGT : « Nous avons déjà vu disparaître les primes d’intéressement et de participation économique. Cela représente une perte annuelle de 3 000 à 5 000 euros. C’est énorme, car dans l’industrie automobile, notre rémunération repose lourdement sur ces primes, même si le salaire de base reste faible. » Selon les manifestants, cette situation n’a rien à voir avec la transition du secteur vers les véhicules électriques, une évolution pouvant menacer 40 000 emplois supplémentaires dans les années à venir, selon les experts de l’industrie.