La seizième rencontre des Brics commence ce mardi dans la ville de Kazan, en Russie. Les discussions porteront sur la recherche d’options pour remplacer le dollar et sur la possibilité d’accueillir de nouveaux membres.
Du mardi 22 au jeudi 24 octobre 2024, la ville de Kazan, située sur les rives de la Volga en Russie, accueille la 16ème rencontre des Brics. Cette réunion est particulièrement importante car elle est la première depuis l’expansion du groupe en 2023, qui a vu l’intégration de nouveaux membres comme l’Égypte, l’Iran, les Émirats arabes unis et l’Éthiopie. Attirant de plus en plus d’intérêt de la part des pays du Sud, ce cercle espère renforcer son influence malgré un manque d’unité.
À l’origine, les pays à l’origine de ce bloc – le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine – se sont réunis pour la première fois sous le nom de Bric en 2009. Deux ans plus tard, ils ont accueilli l’Afrique du Sud, transformant Bric en Brics. L’intégration des nouveaux membres a conduit à l’appellation « Brics + ». Bien que l’idée initiale était de créer une communauté de nations émergentes, l’objectif s’est élargi pour inclure une réforme du système de gouvernance mondiale. En conséquence, l’Argentine de Javier Milei, ancrée à droite, avait refusé l’invitation l’année précédente, préférant rester proche du dollar, tandis que l’Arabie saoudite, un allié des États-Unis, a fait preuve de prudence.
Une approche alternative aux puissances occidentales
En général, la Russie et la Chine adoptent une position plus ferme face à l’Occident comparativement au Brésil et à l’Inde. Ne formant pas un ensemble homogène, les membres des Brics balancent entre collaboration et rivalité. L’extension de 2023 a d’ailleurs posé problème au Brésil, craignant que l’accroissement du nombre puisse affaiblir son influence. En revanche, la Russie considère cette expansion comme une opportunité d’atténuer son isolement, tandis que la Chine, en tant que membre principal, espère utiliser cette plateforme pour promouvoir ses aspirations.
Bien qu’il n’ait pas encore réussi à s’imposer comme un contrepoids mondial significatif, ce collectif a mis en place une banque de développement, renforcé les liens entre ses nations et propose une alternative symbolique aux nations du Sud, qui sont mécontentes de l’influence occidentale actuelle. Le groupe Brics + attire particulièrement par sa capacité à représenter près de la moitié de la population mondiale, environ un tiers du PIB mondial et la moitié des réserves mondiales d’hydrocarbures.
Une dizaine d’autres pays en lice pour rejoindre Brics +
Durant cette réunion, où tous les membres sont présents, les discussions porteront non pas sur la création d’une devise commune, mais sur des alternatives au dollar et des systèmes de paiement internationaux indépendants de SWIFT, ainsi que sur la situation au Moyen-Orient, sans aborder la question du conflit ukrainien.
Les échanges incluront aussi le sujet d’un nouvel élargissement, encouragé par la Chine et la Russie. Actuellement, une trentaine de nations se montrent intéressées. Moins de ressources financières sont disponibles, mais s’intégrer aux Brics + offre un accès à des financements à des conditions plus attrayantes que celles proposées par le FMI ou la Banque mondiale.
Néanmoins, le Brésil manifeste peu d’enthousiasme pour cette expansion. Chaque membre a aussi des préférences sur les pays candidats, ce qui peut être source de désaccords. Pour éviter de telles frictions, le bloc réfléchit à introduire un statut de partenaire et de nouveaux critères pour les adhésions. Même si de bonnes relations diplomatiques avec tous les membres seront exigées, il n’y aura pas de conditions démocratiques strictes. Des nations comme la Biélorussie, le Venezuela, ainsi que les talibans afghans ont exprimé leur intérêt. Cependant, les pays les plus probables à intégrer le groupe restent la Malaisie, l’Azerbaïdjan, la Thaïlande et surtout la Turquie, qui est déterminée à afficher son envie de rejoindre ce collectif.