Lors du premier jugement, trois personnes faisant partie du groupe formé sur Facebook en 2017 avaient été condamnées pour leur implication dans une association de malfaiteurs à des fins terroristes. Un quatrième individu avait été déclaré coupable pour possession et trafic illégal d’armes.
Parmi les treize membres du groupuscule d’ultradroite appelé les « Barjols », onze réapparaîtront devant la cour d’appel de Paris à partir du lundi 7 octobre, après avoir déjà été jugés au début de l’année 2023. Ils sont accusés d’avoir élaboré un ensemble d’actions violentes, incluant notamment un projet d’attentat contre le président Emmanuel Macron. Lors du procès qui s’est déroulé entre janvier et février 2023 pendant un mois, trois individus ont été déclarés coupables d’appartenance à un groupe terroriste, tandis qu’un quatrième était impliqué dans la détention et la vente illégale d’armes. Les neuf autres accusés avaient été acquittés.
Trois des accusés principaux ont décidé de contester cette décision en interjetant appel. De son côté, le parquet national antiterroriste (Pnat) a sollicité un appel concernant huit des acquittements décidés en première instance. Lors du premier jugement, la défense avait vivement critiqué ce qu’elle considérait comme un « échec judiciaire » ou un « voyage en pleine absurdité », estimant que la notion de terrorisme avait été élargie de manière excessive en l’appliquant à « 13 individus en colère », dont le seul dénominateur commun semblait être « la précarité sociale » ainsi que leur participation au mouvement des « gilets jaunes », alors en plein essor lorsque cette affaire avait émergé.
Soupçon d’activités violentes et saisie d’armes
Durant les années 2017 et 2018, que ce soit en ligne, par téléphone ou lors de rencontres à connotation paramilitaire, les individus concernés auraient également ourdi un « coup d’État », des assassinats de migrants ou des attaques visant des lieux de culte musulman, comme le décrit l’acte d’accusation. Aucun de ces plans n’a toutefois été concrétisé. Le 31 octobre 2018, une investigation avait été lancée suite à des informations obtenues par les services de renseignement. Celles-ci indiquaient qu’un militant de l’ultradroite, Jean-Pierre Bouyer, ancien mécanicien devenu exploitant forestier au Gabon, projetait d’assassiner le président Emmanuel Macron lors des célébrations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale le 11 novembre dans l’est de la France.
Le 6 novembre 2018, Jean-Pierre Bouyer et trois autres individus furent arrêtés par les forces de l’ordre. A son domicile, des armes et des munitions avaient été découvertes. En mars 2020, Denis Collinet, le fondateur du groupe et fervent adepte de la théorie du « grand remplacement », avait lui aussi été arrêté et mis en examen. Après quatre années d’investigation, le champ de l’affaire avait néanmoins été réduit : l’accusation criminelle initiale avait été laissée de côté au profit d’une charge pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes, une infraction passible de dix ans de prison.