Le chef du gouvernement hongrois se présente devant les parlementaires européens à Strasbourg ce mercredi, à un moment où la Hongrie assume la présidence temporaire du Conseil de l’Union européenne. Cette situation lui permet de renforcer son statut de figure emblématique des mouvements nationalistes de droite.
À l’issue de sa conférence de presse du mardi 8 octobre au Parlement européen à Strasbourg, Viktor Orban doit rencontrer les eurodéputés en session plénière mercredi matin. Conformément à la tradition pour un pays assumant la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, il est attendu qu’il présente en détail les priorités de la présidence hongroise.
Cependant, pour le Premier ministre hongrois, cette intervention sera avant tout l’opportunité de renforcer son image de leader des mouvements nationalistes européens, face à la majorité des groupes politiques qui lui sont fortement opposés.
Les sujets de préoccupation ne manquent pas, de la remise en cause de l’État de droit au refoulement des migrants aux frontières hongroises. Les députés écologistes, tels que Majdouline Sbai, expriment une forte désapprobation envers Viktor Orban. « En solidarité avec les victimes de ces propos haineux qui nuisent à nos droits fondamentaux et alimentent les discriminations et le racisme dans nos sociétés, sa venue ne doit en aucun cas être banalisée », dénonce-t-elle.
Orban pourrait être renforcé par les critiques
Par ailleurs, Orban appelle à un cessez-le-feu rapide en Ukraine, ce qui diverge de l’approche de l’Union européenne, qui cherche à soutenir l’effort de guerre contre la Russie. « Orban incarne tout ce qui est nuisible à notre Union, œuvrant pour les intérêts russes et chinois », critique Iratxe Garcia Perez, la présidente du groupe socialiste au Parlement européen.
« Il doit comprendre qu’il existe une large majorité en Europe désireuse de défendre les valeurs de notre Union. »
Iratxe Garcia Perez, présidente du groupe socialiste au Parlement européenà 42mag.fr
D’après l’eurodéputé centriste Pascal Canfin, ces critiques risquent de renforcer Viktor Orban face à ses détracteurs. « Orban ne cherchera probablement pas à apaiser les tensions, prévient-il, mais plutôt à amplifier le conflit, afin de créer un moment de tension avec l’Union européenne, car c’est sans doute ce qu’il espère pour séduire son public national. »
Face à cette hostilité, Viktor Orban pourra au moins compter sur le soutien des eurodéputés nationalistes, qui forment maintenant plus d’un quart de l’assemblée européenne.