Lors de sa visite en Amérique latine, le chef de l’État se vante de « protéger » les agriculteurs français qui sont opposés à l’accord commercial avec le Mercosur.
Un deuxième face-à-face a eu lieu après un dîner à l’ouverture d’une tournée de six jours en Amérique latine. Le dimanche 17 novembre, Emmanuel Macron a rencontré Javier Milei à Buenos Aires, en Argentine, avec comme double objectif de « soutenir » les agriculteurs français opposés à l’accord commercial avec le Mercosur et de persuader cet ultralibéral de ne pas agir seul sur les questions climatiques.
« Nous allons discuter de nos intérêts économiques, de nos échanges et de la protection de notre agriculture ainsi que de nos agriculteurs », a annoncé Emmanuel Macron samedi sur les réseaux sociaux depuis l’avion à destination de l’Argentine. « Nous n’avons pas toujours la même opinion sur de nombreux sujets », a-t-il ajouté, « mais il est très productif de dialoguer pour se préparer » au G20, où les deux dirigeants seront présents lundi et mardi à Rio de Janeiro.
Dimanche, le président français, accompagné de sa femme Brigitte Macron, a rendu un hommage chargé de symboles aux victimes, notamment françaises, de la dictature militaire argentine, à l’église de la Santa Cruz, un lieu de mémoire de la résistance contre le régime dictatorial de 1976 à 1983. « Nous ne vous oublions pas », a-t-il déclaré aux proches des victimes, en l’absence du président argentin. Ensuite, il s’est dirigé vers la Casa Rosada, le palais présidentiel.
Avertissement contre une concurrence inéquitable
En France, une mobilisation unanime de la classe politique soutient les agriculteurs contre le traité de libre-échange que la Commission européenne prévoit de signer d’ici la fin de l’année avec le Mercosur, le groupe régional englobant l’Argentine et le Brésil. Ils s’inquiètent de l’arrivée massive de viande sud-américaine et alertent contre une concurrence injuste de produits ne répondant pas aux normes environnementales et sanitaires strictes appliquées en Europe.
À Buenos Aires puis à Rio, Emmanuel Macron compte bien défendre cette opposition, même si sa tâche principale est de convaincre les autres pays européens de ne pas ignorer le désaccord français. Il insiste sur le fait que Paris rejette ce projet « en l’état actuel » et réclame qu’il incorpore le respect des normes et l’accord de Paris sur le climat. Cependant, Javier Milei, admirateur de Donald Trump, est sceptique face aux questions climatiques, à l’instar de celui qui a récemment accédé à la présidence des États-Unis. D’ailleurs, l’Argentine a choisi de ne plus participer aux discussions climatiques de la COP29 à Bakou.