Le ministre de l’Économie affirme que cette activité considérée comme « stratégique » nécessite un investissement qui doit s’avérer « profitable ».
L’État devient actionnaire majoritaire d’Alcatel Submarine Networks (ASN). Antoine Armand, le ministre de l’Économie et des Finances, se déplacera à Calais le mardi 5 novembre afin d’officialiser l’acquisition de 80 % de cette entreprise spécialisée dans la fabrication et l’installation de câbles sous-marins. Selon son cabinet, Antoine Armand « procédera à la signature du contrat d’acquisition d’ASN » en présence des employés du site calaisien de l’entreprise, où 600 salariés travaillent sur les 1 370 que compte l’entreprise en France. Il sera accompagné de Natacha Bouchart, la maire de Calais.
En juin, le gouvernement avait déjà établi une promesse d’achat pour acquérir 80 % d’ASN, ancienne division d’Alcatel dans le secteur des câbles sous-marins, contrôlée depuis 2015 par la société finlandaise Nokia, pour une somme avoisinant les 100 millions d’euros.
ASN : Un acteur de premier plan à l’échelle mondiale
Avec une valorisation de 350 millions d’euros, ASN se positionne comme l’un des principaux leaders mondiaux avec environ un tiers de part de marché. L’entreprise est considérée comme « stratégique », surtout dans une conjoncture internationale marquée par des tensions et des conflits, comme l’a expliqué Antoine Armand dans une interview accordée à La Voix du Nord.
« Cet investissement est primordial du point de vue de notre souveraineté nationale, de la protection de nos infrastructures critiques, ainsi que pour la stratégie industrielle que nous déployons au niveau national et européen. »
Antoine Armand, ministre de l’Économieface à « La Voix du Nord »
Il a également précisé que cet investissement est destiné à être « rentable ». ASN génère actuellement un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros, et « l’objectif sur les prochaines années est de doubler voire tripler cette somme. » Les câbles sous-marins sont considérés comme l’une des infrastructures critiques de l’avenir. La capacité à contrôler et maintenir ces connexions mondiales est essentielle dans ce secteur en pleine expansion. Ces infrastructures garantissent quasiment toutes les communications numériques à l’échelle mondiale.
Vers un programme pour les participations de l’État début 2025
L’accord inclut une option d’acquisition complète d’ASN par l’État. Nokia conserve une participation minoritaire de 20 % pour faciliter la transition. L’État français, à travers l’Agence des participations de l’État (APE), se positionnera comme « un investisseur à long terme ». Cette dernière a indiqué que l’objectif est de stimuler et d’assurer la croissance de l’entreprise dans les années à venir.
Concernant le rôle de l’État en tant qu’actionnaire, Antoine Armand a partagé son intention de présenter, début 2025, « un plan pour renforcer et faire évoluer » le portefeuille de l’APE, qui inclut actuellement des participations dans 85 entreprises pour une valeur totale d’environ 180 milliards d’euros à la fin du mois de juin dernier.