Le président français Emmanuel Macron entame samedi une visite d’une semaine en Amérique du Sud, en commençant par le sommet du G20 au Brésil et en se poursuivant par des escales en Argentine et au Chili. Officiellement destiné à « relancer la coopération » avec la région, le voyage vise également à bloquer l’impopulaire accord commercial avec le Mercosur.
Macron arrivera samedi en Argentine pour rencontrer son homologue ultralibéral, Javier Milei.
La présidence française a déclaré que Macron ferait pression pour un alignement sur les priorités du G20, notamment sur les questions environnementales et climatiques, à un moment où le « consensus international » sur ces sujets est remis en question, notamment après les élections américaines.
À Buenos Aires, Macron envisage d’approfondir le partenariat entre la France et l’Argentine dans les domaines de la défense, de la transition énergétique et des transports.
Dimanche, il se rendra à l’église de Santa Cruz pour honorer les 20 citoyens français, dont deux religieuses, disparus et assassinés pendant la dictature militaire argentine dans les années 1970.

Le Mercosur au point mort
Lundi, le président français se rend au Brésil pour le sommet du G20 de deux jours, axé sur la lutte contre la pauvreté, le développement durable et la transition énergétique.
Il aura des entretiens bilatéraux avec le président chinois Xi Jinping, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le Premier ministre indien Narendra Modi.
Les présidents du Brésil et de la France annoncent un plan d’investissement vert lors de leur visite en Amazonie
Mais le problème clé pour la France est de retarder l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur – le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay.
Les syndicats d’agriculteurs français vont lancer lundi des manifestations à l’échelle nationale contre cet accord, qui, selon eux, risque de les mettre en faillite en autorisant des importations de produits alimentaires moins chers en provenance d’Amérique latine qui ne sont pas soumises aux réglementations sanitaires plus strictes de l’Europe.
Le gouvernement français a exprimé sa ferme opposition à cet accord.
Le ministre des Finances, Antoine Armand, a déclaré jeudi que le gouvernement « utilisait tous les moyens, y compris institutionnels et électoraux au niveau européen, pour que le Mercosur ne soit pas adopté sous sa forme actuelle ».
Mercredi, le Premier ministre Michel Barnier a déclaré à la chef de l’UE, Ursula von der Leyen, que l’accord était « inacceptable pour la France ».
Malgré cela, la majorité des États de l’UE semblent vouloir l’adopter d’ici la fin de l’année.
La France décide de bloquer l’accord UE-Mercosur alors que les agriculteurs continuent de protester
Valeurs et histoire partagées
Mercredi et jeudi, Macron se rendra au Chili pour prononcer un discours devant le Parlement sur les relations avec l’Amérique latine – 60 ans après la visite historique de trois semaines du général de Gaulle en Amérique latine.
L’ambition de la France est de « bâtir de nouveaux projets avec un continent qui partage ses valeurs et son histoire », a relevé l’Elysée, et d’avancer sur les grands enjeux mondiaux comme l’environnement « pour construire ensemble l’économie de demain ».
Dans la ville portuaire de Valparaiso, Macron visitera un brise-glace pour discuter des projets et initiatives qui pourraient être développés lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans en juin 2025 à Nice sur la Côte d’Azur.