Paris (AFP) – Les procureurs français ont exigé que la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen soit condamnée à une peine de prison et à l’interdiction de toute fonction publique pendant cinq ans pour avoir détourné des fonds du Parlement européen. La défense de Le Pen a désormais deux semaines pour présenter ses contre-arguments.
L’accusation a déposé cette demande devant un tribunal de Paris où Le Pen et d’autres accusés de son parti, le Rassemblement national, sont jugés, accusés d’avoir créé de faux emplois au Parlement européen. Elle nie les accusations.
Si le tribunal l’accorde, l’interdiction empêcherait l’homme de 56 ans de se présenter à l’élection présidentielle française de 2027.
L’accusation a exigé que l’interdiction entre en vigueur immédiatement, même si la défense faisait appel.
Le Rassemblement national, comme d’autres partis d’extrême droite en Europe, est en pleine forme après une solide performance aux élections européennes de juin.
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L’accusation a exigé que les deux douzaines d’accusés soient exclus de toute candidature à une fonction publique.
Il a exigé une peine de cinq ans de prison contre Le Pen, appelant à ce qu’au moins deux ans de cette peine soient une peine privative de liberté « convertible », ce qui signifie qu’il y aurait une possibilité de libération partielle.
Le parquet a également requis une amende de 2 millions d’euros contre le RN.
Le Pen a aussitôt dénoncé la motion du procureur comme étant excessive, la qualifiant d' »outrage » et accusant le procureur de tenter de « ruiner le parti (RN) ».
Le Pen nie tout acte répréhensible dans le procès des faux emplois européens
« Je pense que le souhait du procureur est de priver les Français de la possibilité de voter pour qui ils veulent », a-t-elle déclaré.
Le prétendu système de faux emplois, signalé pour la première fois en 2015, couvre les contrats d’assistant parlementaire entre 2004 et 2016.
Les procureurs affirment que les assistants travaillaient exclusivement pour le parti en dehors du Parlement.
S’adressant au procès le mois dernier, Le Pen a déclaré qu’elle était innocente.
« Je n’ai absolument aucun sentiment d’avoir commis la moindre irrégularité, ni le moindre acte illégal », a-t-elle déclaré au tribunal.