Les prêts avec des limites sont conçus pour aider les agriculteurs à faire face plus efficacement aux difficultés à court terme ainsi qu’aux défis de fond, tels que ceux liés au changement climatique.
Qu’est-ce qui pourrait apaiser le secteur agricole avant le démarrage prévu lundi d’une nouvelle période de mobilisation par les exploitants ? Le 15 novembre, le ministère de l’Agriculture a communiqué sur les modalités de mise en œuvre des prêts à taux réduit destinés aux professionnels rencontrant des difficultés.
Dans sa déclaration, le ministère décrit deux opportunités. La première vise à répondre aux problématiques conjoncturelles telles que les aléas climatiques ou sanitaires avec des prêts à moyen terme, d’un montant maximum de 50 000 euros par ferme. Les agriculteurs éligibles devront avoir subi une perte d’au moins 20 % de leur chiffre d’affaires annuel 2024 comparé à leur moyenne des années précédentes. Ces prêts auront un taux d’intérêt plafonné à 1,75 % pour une durée de 24 mois, et 2,35 % pour 36 mois.
Une bonification additionnelle sera accordée aux jeunes agriculteurs installés depuis moins de cinq ans. Le ministère assure que ces financements seront disponibles « dans les plus brefs délais », après que les banques auront été invitées à manifester leur intérêt.
Les syndicats demandent l’application « rapide » des mesures
Un second dispositif est réservé aux problèmes considérés comme « plus structurels, par exemple dus aux effets du changement climatique ». Il s’agit de « prêts de consolidation à long terme » d’une durée maximale de 12 ans, offerts par les banques et soutenus par une garantie publique fournie par Bpifrance. Le montant maximum de ce prêt sera de 200 000 euros. Le dispositif de garantie sera prêt à fonctionner au début de l’année 2025. Les agriculteurs dont le niveau d’endettement global excède 50 % seront éligibles. La déclaration du gouvernement n’aborde pas le coût financier des opérations pour l’État.
Les principaux syndicats agricoles ont accueilli favorablement ces mesures, tout en insistant sur leur mise en œuvre « rapide ». Ces déclarations « vont indéniablement dans la bonne direction », a répondu la principale coalition syndicale FNSEA-Jeunes Agriculteurs dans un communiqué, tout en « demandant au gouvernement de déployer de manière urgente ces mesures au niveau local » et en « continuant de plaider pour un soutien spécifique grâce au FAC » (fonds d’allègement des charges).