« C’est complètement insensé », déclare l’ancien député européen Bruno Gollnisch jeudi sur 42mag.fr, en réaction aux réquisitions du parquet dans l’affaire des assistants parlementaires du FN, qui pourraient conduire à une peine de cinq ans d’inéligibilité.
« Je suis abasourdi, stupéfait et en colère », déclare, jeudi 14 novembre, Bruno Gollnisch, ancien député européen et ex-bras droit du Front national, aujourd’hui Rassemblement national, lors d’une interview sur 42mag.fr. Il réagit ainsi aux réquisitions du parquet sollicitant une peine d’inéligibilité pour l’ensemble des accusés, y compris Marine Le Pen, dans le cadre du procès lié à l’affaire des assistants parlementaires du parti.
« Nous n’avons violé aucune loi pénale. Toutes nos actions ont été menées de manière transparente, pacifique et claire », affirme Bruno Gollnisch, qui fait face à une possible interdiction de cinq ans d’exercice public. Le parquet a demandé que cette sanction soit appliquée de manière immédiate, même en cas d’appel. « C’est complètement insensé », commente-t-il.
Pour celui qui fut le numéro deux du RN, « il a été clairement démontré qu’aucun emploi fictif n’existait », en précisant que « tous les assistants ont effectivement travaillé ». Selon lui, « nous avons des assistants locaux qui, conformes au règlement parlementaire, ne peuvent pas se rendre à Strasbourg ou à Bruxelles », explique-t-il. « Quelle activité peut-on raisonnablement confier à des assistants qui, par raison de fonction, ne peuvent ni participer aux votes, ni assister aux commissions, ni rejoindre les groupes de travail, et donc ne prennent pas part à l’activité législative, si ce n’est soutenir le député dans son engagement politique ? », argumente-t-il. « Quelle est la loi qui interdit aux assistants de contribuer au travail politique du député dans sa propre circonscription ? », questionne-t-il. Selon Bruno Gollnisch, « cela démontre une ignorance totale des pratiques au parlement européen ».
« Un procès à caractère politique »
La demande du parquet propose pour Marine Le Pen une peine de cinq ans de prison, dont deux ferme avec possibilité d’aménagement, et d’inéligibilité pour la même durée. Aux yeux de Bruno Gollnisch, cette affaire relève d’un procès politique. « C’est ainsi qu’elle sera perçue internationalement », prévient-il. « Si la figure de proue de l’opposition, candidate à la présidence de la République, ayant déjà atteint deux fois le second tour et bien placée pour réussir lors de la prochaine échéance, était empêchée de solliciter le vote des Français sous de tels motifs, la France serait transformée en une république bananière », conclut-il.