Quatre ans après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine survenu le 16 octobre 2020, huit personnes, dont une femme, comparaissent devant le tribunal. Ils sont accusés de complicité et d’association de malfaiteurs à visée terroriste criminelle.
« Sans l’implication de ces individus, Samuel serait encore parmi nous, c’est pourquoi [ce procès] est crucial« , affirme Virginie Le Roy, avocate représentant la famille de Samuel Paty, dans une interview accordée à 42mag.fr. Ce lundi marque le début du procès de huit adultes – sept hommes et une femme – devant la cour d’assises spéciale de Paris. Ils sont accusés d’avoir joué un rôle dans la campagne de haine ayant abouti au meurtre de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie de 47 ans, le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. L’auteur de cet acte, Abdoullakh Anzorov, a été abattu par les forces de l’ordre peu après son crime odieux.
Malgré l’absence de l’agresseur direct, l’avocate insiste sur l’importance de ce procès. « Il est fondamental« , déclare-t-elle, car « deux complices sont présentés devant le tribunal et six autres sont accusés d’association de malfaiteurs terroristes« . La famille de Samuel Paty, qu’elle représente, aspire à « obtenir des réponses claires » et à voir appliquer « les sanctions méritées pour ceux qui se trouvent sur le banc des accusés« .
« Un processus rapide mais profondément destructeur »
Les accusés cherchent à convaincre que leur responsabilité individuelle est diluée au sein d’un enchaînement d’événements. Selon maître Le Roy, « il est indéniable qu’un tel processus a eu lieu, un processus rapide mais profondément destructeur« . Elle insiste sur le fait que « chacun d’eux a agi en toute conscience, participant activement à instaurer les conditions qui ont conduit à l’horrible assassinat de Samuel Paty« .
Brahim Chnina, l’un des accusés, est le père de l’élève qui avait accusé Samuel Paty d’avoir présenté des caricatures offensantes de Mahomet. Il a appelé à une mobilisation contre l’enseignant et prévoit de plaider son acquittement. Pour l’avocate de la famille Paty, cette situation est qualifiée de « particulièrement révoltante« . Elle constate que Brahim Chnina, ainsi que d’autres accusés, adoptent une position défensive en se présentant comme victimes, une attitude selon elle « inacceptable« .