Le président français Emmanuel Macron sera à Strasbourg samedi pour marquer le 80e anniversaire de la libération de la ville du régime nazi. Il visitera également Natzweiler-Struthof, site du seul camp de concentration pleinement opérationnel sur le sol français.
Strasbourg, capitale de l’Alsace, est libérée le 23 novembre 1944 par le général Leclerc et la Deuxième Division blindée française, plusieurs mois après le débarquement en juin et la libération de Paris en août.
Lors d’une campagne dans le désert de Koufra, en Libye, en 1941, Leclerc avait juré de reprendre Strasbourg en jurant : « Jure de déposer les armes seulement lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotteront à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg. »
Ses paroles sont désormais inscrites sur un mémorial de la place Broglie, où Macron assistera à une cérémonie après avoir déposé une gerbe de fleurs place de la République.
La ville accueille une série d’événements commémoratifs du 80e anniversaire, notamment des « bataillons dansants » interprétés par 190 participants, une reconstitution du lever du drapeau sur la cathédrale et des concerts en soirée.
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Au moment de sa libération, l’Alsace était sous contrôle nazi, après avoir été annexée – avec la Moselle – par le Reich en 1940. La région était traitée comme un territoire allemand, contrairement au reste de la France qui était sous occupation.
Adolf Hitler a ordonné une résistance féroce lorsque les troupes alliées ont atteint la zone. Cependant, les forces françaises surprennent les Allemands en entrant dans Strasbourg à l’aube du 23 novembre. Le gouverneur militaire allemand se rendit le lendemain.
« Habitants de Strasbourg, la flèche de votre cathédrale est restée notre obsession. L’envahisseur ne reviendra pas », a déclaré Leclerc le 24 novembre.
La ville fut de nouveau confrontée au danger en janvier 1945 lors de l’opération Northwind, la dernière grande offensive allemande sur le front occidental. Ce n’est qu’en mars 1945 que l’Alsace fut déclarée libre, plusieurs mois après la libération d’une grande partie de la France.
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Hommage
Macron visitera également le village de Natzwiller, qui abrite le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, au pied des Vosges.
Le camp reçut ses premiers détenus en mai 1941, qui furent affectés au travail dans une carrière locale et au démantèlement de moteurs d’avion.
À partir de 1943, dit « Nuit et Nebel » (Nuit et Brouillard) des détenus d’Europe occidentale – arrêtés en vertu du décret du même nom de décembre 1941 autorisant les autorités allemandes à détenir arbitrairement des individus considérés comme « mettant en danger la société allemande » – furent envoyés à Natzweiler-Struthof.
Parmi eux figuraient des personnes politiquement opposées au parti nazi, des homosexuels et des juifs.
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Sur les 50 000 prisonniers internés au camp et dans ses annexes, « 17 000 sont morts ou ont disparu, notamment lors des marches de la mort du printemps 1945, ce qui fait un taux de mortalité d’environ 40 pour cent », selon l’historien Cédric Neveu.
Le 25 novembre 1944, deux jours après la libération de Strasbourg, les soldats américains trouvent le camp désert.
Jusqu’en 1949, il servit de lieu d’internement de collaborateurs, puis de centre pénitentiaire, avant de devenir un mémorial, visité chaque année par plus de 200 000 personnes.
(avec fils de presse)