Depuis les événements du 7 octobre 2023, où le Hamas a lancé des attaques contre Israël, les divisions se sont accentuées à gauche sur cette question. Un nouvel exemple de ces tensions est apparu la semaine dernière à Amsterdam, où des supporters israéliens ont été pris pour cible en marge d’un match de football opposant l’Ajax d’Amsterdam au Maccabi Tel-Aviv.
Un message fort de la part d’Emmanuel Macron
Le Président Emmanuel Macron sera présent, jeudi 14 novembre, au match de football entre la France et Israël qui se déroulera au stade de France à Saint-Denis. L’objectif de cette visite est de délivrer un « message de fraternité et de solidarité », selon l’Élysée, en réponse aux récents « actes antisémites intolérables » survenus à Amsterdam, après la rencontre entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv. Cette montée de « violence antisémite pure et simple » a été vivement dénoncée par le Premier ministre néerlandais, Dick Schoof, qui a exprimé sa « honte » face aux agressions ayant fait une trentaine de blessés et entraîné environ soixante arrestations.
Les réactions opposées au sein de la gauche française
Ces événements ont provoqué des tensions au sein de la gauche française. Le Parti Socialiste s’inquiète de ces « lynchages antisémites », survenus à la veille de l’anniversaire de la « Nuit de cristal », comme l’a indiqué Olivier Faure. Cependant, certains membres de La France Insoumise tiennent à minimiser, voire à justifier les faits. La députée d’Ille-et-Vilaine, Marie Mesneur, a déclaré que « ces gens-là n’ont pas été lynchés parce qu’ils étaient juifs, mais bien parce qu’ils étaient racistes et qu’ils soutenaient un génocide ». Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a signalé ce tweet pour « apologie de crime ». De son côté, Raphaël Arnault, député LFI du Vaucluse et militant antifa, a affirmé que les supporters du Maccabi étaient des « hooligans racistes et violents », suggérant qu’ils étaient venus avec l’intention de se battre. Cette rhétorique, souvent utilisée lorsqu’il s’agit de violences envers des Juifs, est bien connue. L’eurodéputé Raphaël Glucksmann s’est dit outré par ces déclarations, s’adressant aux insoumis avec un « Honte à vous » pour avoir « relativisé ou justifié cette violence antisémite ».
Il est vrai que certains supporters du Maccabi ont brûlé un drapeau palestinien et endommagé un taxi, mais le Premier ministre néerlandais a souligné que « il y a une grande différence entre détruire des biens et traquer des Juifs ».
Une division de plus en plus marquée… sauf lors des scrutins
Les divisions autour de la question de l’antisémitisme ne sont pas nouvelles au sein de la gauche française. Un fossé s’est particulièrement élargi depuis les événements du 7 octobre 2023, impliquant des attaques menées en Israël par le Hamas, qualifiées par LFI de « l’offensive armée de forces palestiniennes dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne ». Jean-Luc Mélenchon avait d’ailleurs critiqué une marche contre l’antisémitisme en France, la qualifiant de « soutien inconditionnel au massacre » à Gaza, suscitant une forte opposition de la part du Parti Socialiste, qui se trouve souvent à deux doigts de la rupture totale. Toutefois, à l’approche des échéances électorales, les divisions s’apaisent temporairement. Pas plus tard que la semaine dernière, le Parti Socialiste a retiré son candidat pour les législatives partielles à Grenoble en janvier, préférant s’allier avec LFI, comme si, à gauche, lutter contre l’antisémitisme passait au second plan face à la nécessité impérieuse de conserver un siège parlementaire.