La saison automnale s’annonce morose sur le plan social pour le gouvernement. Des annonces de restructurations importantes sont prévues chez Michelin et Auchan, tandis que les appels à la grève et les mouvements de mobilisation se multiplient dans divers secteurs. Le gouvernement doit donc envisager différentes stratégies pour faire face à ces défis.
Le gouvernement est confronté à une phase particulièrement délicate sur le front social. Le ministre chargé de ce dossier, Marc Ferracci, avertit que l’industrie pourrait voir la suppression de milliers d’emplois. Fait rare, il rejoint la position de Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, qui parle d’une « hémorragie sévère« , évoquant la possible disparition de « plus de 150 000 emplois, voire davantage« .
La question qui se pose est la capacité d’action de l’État. Mais avant cela, que désire-t-il accomplir ? La nationalisation n’est pas à l’ordre du jour. Glisser vers une économie planifiée ne l’est pas non plus, et il n’est pas davantage question de proscrire les plans sociaux. « Dire la vérité aux Français » était la promesse de Michel Barnier lors de son arrivée au poste de Premier ministre.
Des « crises » aux effets cumulatifs
Selon le gouvernement, la réalité est qu’il serait contre-productif de maintenir sous perfusion des sociétés dont le modèle économique est obsolète. Un secteur emblématique de cette nécessité de changement est celui de l’automobile, notamment avec la transition vers des motorisations non thermiques.
« Il faut se méfier des solutions toutes faites »
d’après un conseiller gouvernementalà 42mag.fr
Bercy insiste sur l’importance de soutenir les transitions technologiques et d’investir dans les industries prometteuses, sans se contenter de préserver des emplois pour le simple fait de les conserver.
En ce qui concerne les grandes lignes directrices depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, la stratégie reste identique : l’État s’engage à aider les travailleurs à se former et à changer de secteur pour retrouver un emploi. Cependant, l’équipe de Bruno Le Maire conteste l’idée d’une récession économique soudaine et refuse d’évoquer une crise au singulier et avec un grand « C ». Ils indiquent qu’il s’agit plutôt de plusieurs « crises » qui vont se succéder et s’additionner.