Mardi, à l’Élysée, Emmanuel Macron convie les dirigeants des partis politiques, à l’exception du RN et de la LFI, dans le but de trouver une solution pour désigner un nouveau Premier ministre. Cette rencontre vise avant tout à prévenir une nouvelle désapprobation.
Réunion des partis à l’Élysée
Emmanuel Macron réunit tous les partis politiques qu’il a rencontrés individuellement depuis vendredi, pour un rassemblement prévu mardi 10 décembre après-midi. À partir de 14 heures, l’Élysée verra une scène inédite où des représentants des socialistes, des macronistes, de la droite, des écologistes, des communistes et du MoDem partageront la même table. Parmi les participants, on compte Olivier Faure, Laurent Wauquiez, Gabriel Attal ainsi que d’autres personnalités politiques majeures, à l’exception du RN et de LFI. L’objectif ultime du président est de former un « gouvernement d’intérêt général », une idée qu’il a présentée lors de son discours télévisé récent, ou du moins, de créer un contexte politique favorable pour que ce projet devienne réalisable. L’idée est de persuader les participants de ne pas oser un vote de censure. C’est à cette condition qu’un éventuel nouveau Premier ministre pourrait espérer une durée de mandat plus longue que celle de Michel Barnier.
Dans cette optique, Marine Le Pen pourrait se retrouver privée de tout pouvoir d’influence ou de perturbation. Les partis présents à l’Élysée lors de cette réunion représentent 365 députés, un nombre qui dépasse la majorité absolue de 289 députés. En conséquence, la coalition entre les insoumis et le RN, totalisant 212 députés, devient insignifiante. Cette possibilité inquiète fortement Marine Le Pen. Ayant déjà eu le plaisir de provoquer la chute de Michel Barnier, elle se réjouit à l’idée d’en faire de même avec son successeur, allant jusqu’à menacer ce week-end de voter pour une nouvelle motion de censure. En réalité, ce que Marine Le Pen craint le plus, c’est d’être mise sur la touche. C’est pourquoi, lundi, elle a soudainement changé d’avis, demandant à être reçue à l’Élysée. Cette agitation révèle ses incertitudes stratégiques.
Dans les rangs du parti d’extrême droite, certains responsables attribuent à l’alliance avec les insoumis pour renverser le gouvernement Barnier la raison de la défaite inattendue du RN dans une circonscription des Ardennes qu’ils contrôlaient jusqu’à présent.
Trouver une sortie à la crise politique
Un gouvernement rassemblant tous les partis sauf LFI et le RN mettrait Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon dans le rôle d’alternatives politiques face à la coalition. Les participants à la réunion à l’Élysée sont bien conscients de ce risque. Le Parti socialiste, le Parti communiste français et les écologistes répètent donc qu’ils n’entreront dans un gouvernement que s’il est dirigé par un Premier ministre issu de la gauche.
Tous les partis, à l’exception de LFI et du RN, cherchent en réalité une façon de sortir de cette impasse politique. Peut-être qu’une plateforme minimale pourrait être mise en place, certains partis participant activement au gouvernement, tandis que d’autres resteraient à l’écart temporairement. Pour reprendre le cours interrompu par la censure, sans changer les joueurs, il faut désigner un nouvel arbitre. L’idée serait de retirer son pouvoir à Marine Le Pen, symboliquement, pour l’écarter du jeu politique.