Le président Emmanuel Macron a nommé vendredi le politicien centriste François Bayrou au poste de Premier ministre français, une semaine après que les législateurs ont renversé le gouvernement et plongé le pays dans l’incertitude politique.
Centriste chevronné, Bayrou irrite à gauche – qui se méfie de sa poursuite de la politique du président – et à droite, où il est détesté par l’influent ancien président Nicolas Sarkozy.
Macron subit une pression croissante pour choisir un candidat capable d’unir un parlement profondément divisé et d’obtenir l’adoption d’un budget pour faire face à la dette croissante de la France.
Bayrou devra forger un consensus sur la manière de lutter contre le déficit budgétaire croissant du pays, désormais à 6,1 pour cent – bien au-dessus des 4,4 pour cent prévus pour la fin de 2024.
Sa nomination fait suite à deux jours de discussions à l’Élysée, au cours desquelles Macron a rencontré les dirigeants des partis pour trouver un candidat capable de combler les divisions et d’adopter le budget de l’année prochaine.
Les partis d’extrême droite Rassemblement national (RN) et d’extrême gauche France Insoumise (LFI) n’ont pas été inclus dans les discussions.
On s’attendait généralement à ce que Macron nomme le nouveau Premier ministre jeudi soir.
Ce retard souligne les défis politiques posés par la fracture de la chambre basse du Parlement, conséquence des élections anticipées de juillet.
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Un parlement divisé
Le Parlement reste divisé entre une alliance de gauche, les centristes et les conservateurs, le RN d’extrême droite compliquant les efforts visant à obtenir un gouvernement stable capable de survivre aux votes de censure.
S’exprimant lors d’un discours télévisé la semaine dernière, Macron a rejeté les appels croissants à sa démission et s’est engagé à remplir son mandat jusqu’en 2027.
L’ancien Premier ministre Michel Barnier, dont le gouvernement n’avait le soutien que du camp centriste de Macron et de sa propre famille politique conservatrice, a été renversé la semaine dernière lors d’un vote de confiance sur son budget de réduction des coûts.
Son administration intérimaire a examiné mercredi un projet de loi visant à maintenir le gouvernement allumé sans plan financier formel pour 2025, permettant ainsi la poursuite de la collecte des impôts et des emprunts.
Les législateurs devraient largement soutenir le projet de loi lorsqu’il sera présenté au Parlement lundi.