La nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre provoque des opinions divergentes parmi les acteurs politiques.
Un soutien central d’Emmanuel Macron à Matignon a été désigné. François Bayrou a été nommé Premier ministre par le chef de l’État ce vendredi 13 décembre. Le dirigeant du MoDem prend la relève après Michel Barnier. Cette nomination, attendue de longue date, a immédiatement provoqué une avalanche de réactions au sein de la sphère politique. Alors que le Rassemblement National écarte d’emblée toute idée de « censure anticipée » par le biais de Jordan Bardella, La France insoumise, par la voix de Mathilde Panot, renouvelle sa volonté de déposer une motion de censure à l’encontre du nouveau Premier ministre. Les socialistes, quant à eux, ont affirmé qu’ils « ne prendront pas part » au gouvernement dirigé par Bayrou.
Pas de censure anticipée pour le RN
Jordan Bardella, via une brève intervention devant la presse, a souligné que le Rassemblement national ne prévoit pas de « censure anticipée » du futur gouvernement de François Bayrou. Le président du RN a insisté sur le respect des « lignes rouges » de son parti, alignées sur « les attentes de plusieurs millions de citoyens ». Il a notamment mentionné le refus de toute suppression du remboursement des médicaments et a mis en garde contre la détérioration de la situation économique et sociale des retraités. Marine Le Pen a prévenu qu’un prolongement des politiques macronistes sous l’égide de François Bayrou ne mènerait qu’à une voie sans issue.
Éric Ciotti a également fixé ses conditions vis-à-vis de François Bayrou, invitant ce dernier à s’abstenir de toute hausse fiscale et à faire preuve de détermination pour réduire le périmètre de l’État. Le responsable de l’UDR a souligné l’importance d’un Premier ministre capable de rassembler et de respecter toutes les forces politiques, surtout l’union de la droite, victorieuse lors des dernières élections en juillet.
Censure immédiate pour LFI
À gauche, La France Insoumise a rapidement brandi la menace de censure en réponse à la nomination de François Bayrou. Mathilde Panot, sur le réseau X, a critiqué cette nomination comme une prolongation des politiques défavorables sous Emmanuel Macron, et a indiqué que le pays est face à un choix : persister dans les anciennes méthodes ou opter pour une rupture nette. Elle a également annoncé que son groupe avait déjà fait son choix en faveur de la censure.
Manuel Bompard de LFI a exprimé sa désapprobation sur X, notant que la nomination de Bayrou représentait un pied de nez à la démocratie. Il a annoncé l’intention de déposer une motion de censure, soulignant que renverser Bayrou signifierait renverser Emmanuel Macron. Louis Boyard, député de LFI, a également souligné l’absence de reconnaissance du vote des Français et l’inévitabilité d’une motion de censure, allant jusqu’à évoquer la possible destitution de Macron.
Les Écologistes ont également signalé une opposition potentielle à François Bayrou si la continuité politique demeure, notamment avec Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, comme l’a souligné Marine Tondelier. Cyrielle Châtelain a critiqué la nomination de Bayrou dans un esprit de théâtre absurde et a exhorté un changement de cap afin de sortir de la crise actuelle.
Fabien Roussel, du PCF, a lui aussi réagi en qualifiant cette nomination de mauvaise nouvelle, interrogeant la persistance de la politique en place, déjà sanctionnée par le passé.
Pas de censure automatique pour le PS, ni de participation au gouvernement
Le Parti socialiste a précisé via un communiqué qu’il ne participera pas au gouvernement Bayrou. Toutefois, il est exclu d’envisager une censure automatique. En contrepartie, le PS demande l’abandon de l’article 49.3. Patrick Kanner, leader des socialistes au Sénat, a clarifié leur position sur Public Sénat, indiquant que leur participation dépendra du contenu des discussions prévues avec François Bayrou et de la composition du gouvernement.
Kanner a spécifié que ne pas participer ne signifie pas une opposition systématique, soulignant un besoin de stabilité assorti d’un changement de direction. Il a critiqué la vision de Macron, perçue comme méprisante envers le peuple, insistant sur la nécessité d’un cap renouvelé pour une stabilité réelle.
« La tâche est immense » pour les centristes
Les centristes, sans surprise, ont accueilli favorablement la nomination de François Bayrou. Le MoDem a publié un communiqué exhortant à un large rassemblement et à la responsabilité, déclarant que son président possède des compétences avérées pour unir les gens au service de l’intérêt général. Ce groupe politique vise à apporter des solutions concrètes aux Français aux côtés de Bayrou.
Erwan Balanant, député des Démocrates, a salué cette décision et mis en avant les qualités d’écoute et d’attention de Bayrou, reconnaissant cependant l’ampleur de la mission qui l’attend. L’UDI a également loué ses qualités de démocrate exigeant, certain qu’il saura engager le dialogue avec toutes les sensibilités politiques représentées au Parlement.
Les soutiens macronistes saluent ses qualités
Le camp macroniste a exprimé son appui envers le nouveau Premier ministre. Gabriel Attal a écrit que dans la situation actuelle, il est certain que Bayrou possède les compétences requises pour défendre l’intérêt général et construire la stabilité recherchée par les Français.
Jean-Noël Barrot, ancien ministre des Affaires étrangères, a exprimé ses félicitations sur X. De même, Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, a adressé ses vœux de réussite à Bayrou, soulignant son rôle crucial pour rassembler la nation et agir de manière décisive. Il a mis l’accent sur la nécessité d’autorité, d’action et de cohésion nationale.
Frédéric Valletoux, ancien ministre délégué à la Santé, a également loué les capacités de dialogue et de réunion promues par Bayrou, qui a fait du rapprochement entre les différentes forces politiques un combat de longue date.