Sous le feu des critiques pour avoir choisi de conserver son poste de maire de Pau, le dirigeant du gouvernement a pris la parole pour se justifier. Il a renforcé sa position en affirmant que l’interdiction faite aux députés d’exercer également la fonction de maire était une « erreur ».
François Bayrou plaide pour le retour du cumul des mandats
Lundi 16 septembre, le Premier ministre François Bayrou, souhaitant conserver son poste de maire à Pau, a exprimé son soutien pour une réintroduction du cumul des mandats pour les parlementaires. Après la réunion du conseil municipal de Pau, il a souligné que la séparation des responsabilités locales et nationales était une erreur à ses yeux. Il a fait remarquer que cette incompatibilité s’applique aux parlementaires, mais pas aux membres du gouvernement et a insisté sur la nécessité de rouvrir ce débat lors de son discours de politique générale.
Arguments pour une connexion renforcée avec le terrain
François Bayrou a proposé que les futurs membres de son gouvernement conservent leurs mandats et a suggéré aux autres élus de maintenir une présence active sur le terrain. Selon lui, cette méthode permettrait de combler la fracture entre la base de la société française et les sphères du pouvoir, qu’il décrit comme un « mur de verre ». Cette rupture alimente, d’après lui, une méfiance croissante envers le monde politique, tous partis confondus. Il a insisté sur l’importance de ramener les responsabilités politiques dans les villages, quartiers et villes, en citant des exemples emblématiques tels que Pierre Mauroy à Lille, Gaston Defferre à Marseille ou encore Jacques Chaban-Delmas à Bordeaux.
Réactions et critiques des personnalités politiques
Les déclarations du Premier ministre ont rapidement suscité des réactions sur les réseaux sociaux. Ian Brossat, adjoint communiste à la mairie de Paris, a critiqué le moment choisi pour cette déclaration en tweetant que pendant que Mayotte traversait des moments dramatiques, François Bayrou évoquait la question du cumul des mandats depuis le conseil municipal de Pau. Ambroise Méjean, responsable des Jeunes avec Macron, a exprimé son désaccord en affirmant ne pas comprendre l’intérêt de remettre en question une règle établie en 2014 sous la présidence de François Hollande. Selon lui, la législation actuelle permet déjà à un parlementaire de siéger dans un conseil municipal, départemental ou régional, un point qu’il a souligné dans un message diffusé sur X.