En raison de la censure imposée par le gouvernement Barnier, une conséquence inattendue se présente : le nouveau Premier ministre sera le seul à prendre la parole pour répondre aux interrogations du Parlement, conformément aux exigences fixées par l’article 48 de la Constitution.
Bien qu’il n’ait pas encore constitué son gouvernement, le Premier ministre se tiendra tout de même prêt à répondre lors des séances de questions au gouvernement. Suite à son choix controversé de cumuler les mandats, après s’être rendu à Pau pour assister au conseil municipal – alors que certains espéraient le voir à Paris pour former son cabinet ou à Mayotte, récemment frappée par l’ouragan Chido – François Bayrou se retrouvera donc seul devant l’Assemblée nationale le mardi 17 décembre.
Désigné Premier ministre vendredi dernier, François Bayrou a débuté lundi une série de discussions avec les différentes forces politiques dans le but de former son gouvernement, idéalement « dans le courant de la semaine« . Il est en effet tenu par la Constitution de répondre chaque semaine aux questions posées par les députés dans sa fonction de Premier ministre.
Un Premier ministre sans membres de gouvernement lors des « questions au gouvernement » (QAG) est symptomatique de l’instabilité politique actuelle en France, exacerbée par la tenue historique de la censure contre Michel Barnier le 4 décembre dernier. Le défi reste de former une équipe qui peut s’élargir sans perdre de soutiens politiques. Ce mardi, comme chaque semaine, l’exécutif doit rendre compte devant le Parlement, conformément à l’article 48 de la Constitution. Or, pour l’instant, le gouvernement se résume seulement à François Bayrou.
« Une démarche solitaire »
Quant aux nominations ministérielles, Matignon reste prudent quant à l’annonce d’un calendrier précis : le Premier ministre continue de rencontrer les groupes parlementaires, étant souvent « sans conseiller à ses côtés« , comme le rapporte son entourage. Une source gouvernementale commente qu’il mène « une démarche solitaire« , tandis que ceux qui ont démissionné peinent à obtenir des certitudes sur leur possible reconduction ou remplacement avant janvier. Cependant, un conseiller affirme que le Premier ministre souhaite « agir rapidement« , mais les nombreuses consultations et les allers-retours avec l’Élysée compliquent l’atteinte de cet objectif.
Par ailleurs, la situation à Mayotte revêt une importance urgente : François Bayrou collabore avec des membres de l’équipe de Barnier pour gérer la crise. Un collaborateur souligne que c’est « une situation qui nécessitera plusieurs semaines de gestion« , estimant que le dossier requiert une continuité pour être résolu efficacement.