Au sein de l’Assemblée nationale, « nous avons la capacité de collaborer efficacement » et nous sommes « disposés à élaborer des lois », affirme la présidente de l’hémicycle. Elle se montre, par exemple, en faveur de la reprise des discussions concernant les retraites, tout en considérant qu’abandonner l’idée de réforme ne serait pas judicieux.
Alors que François Bayrou continue ses discussions politiques ce mardi 17 décembre pour constituer un nouveau gouvernement, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, souligne que ce futur gouvernement devrait « être central et équilibré, avec une présence marquée à gauche comme à droite ». Lors d’une interview sur 42mag.fr, la députée affiliée à la majorité présidentielle évoque un exécutif qui « engloberait des membres allant des Républicains au Parti socialiste, voire jusqu’aux écologistes ».
Pour aborder ce « flotteur à gauche », le débat sur la réforme des retraites doit être relancé, incluant l’abrogation de l’âge légal de départ à 64 ans, un sujet essentiel pour les socialistes qui plaident en faveur d’une conférence sociale. Yaël Braun-Pivet exprime son appui en affirmant être « favorable à ce dialogue ». « Ne pas abandonner la réforme des retraites est crucial », déclare-t-elle, mais « il est nécessaire de reconsidérer l’ensemble du système ». « Examiner de nouveau la retraite par points est une option, mais il faut lancer une discussion incluant les acteurs politiques, sociaux, ainsi que les citoyens », insiste-t-elle.
« Une stratégie au service des attentes des citoyens »
« Nous devons créer les conditions pour aboutir à un gouvernement qui ait une base la plus large possible sur l’échiquier politique et qui puisse ensuite mettre en œuvre un programme à l’Assemblée nationale en adéquation avec les attentes des citoyens », soutient la présidente de l’Assemblée nationale, affirmant que « l’Assemblée est prête à légiférer. » « Que ce soit par l’intermédiaire du gouvernement, ou d’un accord législatif à l’Assemblée, il est possible de s’accorder sur des sujets à traiter », assure Yaël Braun-Pivet, réclamant « un agenda clair ». « Lorsque l’Assemblée s’investit dès le départ sur un sujet », elle parvient « souvent à un consensus, voire à l’unanimité », observe-t-elle. « À la veille d’une motion de censure », se souvient Yaël Braun-Pivet, « quatre propositions transpartisanes ont été adoptées. Nous savons collaborer. »
Mardi, les députés se rassemblent pour la première séance de questions au gouvernement sous l’ère Bayrou. Le Premier ministre sera présent, bien qu’aucun gouvernement ne soit encore formé, pour répondre aux questions. Face aux critiques, la présidente de l’Assemblée invoque le respect du droit, « sa priorité » : « Lorsqu’on adopte une législation à l’Assemblée nationale, une séance de questions au gouvernement est indispensable. Telle est l’exigence de la Constitution. »