Le Premier ministre français François Bayrou a dévoilé lundi soir ses principaux ministres après de longues discussions avec les chefs de partis de tous les bords politiques.
L’ancienne Première ministre Elisabeth Borne a été nommée ministre de l’Éducation lors du remaniement. Gérald Darmanin, qui a été ministre de l’Intérieur entre juillet 2020 et septembre 2024 sous trois premiers ministres, revient au poste de ministre de la Justice.
Bruno Retailleau, un conservateur qui s’est engagé à lutter contre l’immigration clandestine, conserve son poste de ministre de l’Intérieur. Rachida Dati conserve le portefeuille de la culture tandis que Jean-Noël Barrot et Sébastien Lecornu conservent leurs postes à la tête respectivement des ministères des affaires étrangères et de la défense.
La composition du cabinet a été dévoilée peu avant 19 heures après un week-end de négociations effrénées.
Xavier Bertrand, qui s’est vu proposer le ministère de la Justice, a déclaré qu’il ne rejoindrait pas le gouvernement Bayrou, car celui-ci avait été formé avec l’approbation du Rassemblement national (RN) d’extrême droite de Marine Le Pen.
Bayrou a réintégré Manuel Valls au gouvernement en tant que ministre des territoires d’outre-mer. Cet homme de 62 ans a été premier ministre sous le président François Hollande entre avril 2014 et décembre 2016. Sa première mission sera de mettre en œuvre un programme de redressement de Mayotte dévastée par le cyclone Chido qui a balayé l’archipel de l’océan Indien le 14 décembre. Au moins 35 personnes ont été confirmées mortes et plus de 2 500 blessées. Le nombre de morts devrait s’alourdir en raison du nombre de migrants sans papiers à Mayotte.
Parmi les autres nominations figurent Éric Lombard au poste de ministre de l’Économie et François Rebsamen au poste de ministre chargé de la décentralisation.
Des retards répétés
Le palais présidentiel de l’Elysée a indiqué lundi matin que le nouveau cabinet ne serait pas annoncé avant 18 heures, heure de Paris, en raison du jour de deuil en France pour les victimes de Mayotte.
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Bayrou, 73 ans, qui dirige le parti libéral Mouvement démocratique (MoDem), a promis de présenter un gouvernement la semaine dernière.
Mais son retard reflète le chaos qui règne dans le corps politique français depuis que le président Emmanuel Macron a convoqué des élections anticipées l’été dernier. Cette décision s’est retournée contre lui de façon spectaculaire. Aucun parti ni alliance n’a obtenu la majorité.
Après des semaines de querelles et de manœuvres, Macron a nommé l’ancien négociateur du Brexit Michel Barnier Premier ministre le 5 septembre 2024.
Son règne s’est terminé ignominieusement plus tôt en décembre lorsque l’extrême droite et la gauche ont uni leurs forces pour l’évincer et lui donner l’infamie d’être le Premier ministre ayant le mandat le plus court depuis le début de la Cinquième République en 1958.
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Macron a nommé Bayrou le 13 décembre, en espérant que sa nouvelle administration soit présentée avant Noël ».
« La durée de ce processus d’audition (…) est insupportable », a déclaré le député d’extrême droite du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy à la chaîne française BFMTV-RMC.
Bayrou dit qu’il veut s’assurer que son gouvernement puisse adopter un budget pour l’année prochaine.
Mais de nombreux commentateurs prédisent que son mandat rivalisera avec Barnier en termes de rapidité : de nombreux noms ornant son cabinet figuraient dans les deux derniers gouvernements qui ont échoué.
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(avec fils de presse)
