La plus haute cour d’appel de France a confirmé mercredi le verdict prononcé contre l’ancien président Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d’influence, lui ordonnant de porter une étiquette électronique pendant un an, une première pour un ancien chef d’Etat.
Il s’agit d’une sanction sans précédent pour un ancien chef de l’Etat français.
Nicolas Sarkozy respectera « évidemment » les termes de la condamnation après le verdict de la Cour de cassation, a déclaré son avocat Patrice Spinosi à l’AFP.
Mais il portera l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) d’ici quelques semaines, a ajouté Spinozi.
Cette action devant la CEDH de Strasbourg n’empêchera pas l’exécution du verdict de mercredi. La sanction entre désormais en vigueur, Sarkozy ayant épuisé toutes les options juridiques qui s’offraient à lui en France.
Spinosi a déclaré que c’était un « triste jour » où « un ancien président doit intenter une action devant des juges européens pour avoir condamné un État dont il présidait autrefois le destin ».
« Je tiens à réitérer ma totale innocence », a déclaré Sarkozy après le procès, ajoutant qu’il n’accepterait pas une « profonde injustice » après le verdict du tribunal.
Autres cas
Cette dernière affaire, souvent surnommée « Bismuth », s’ajoute à d’autres affaires concernant des dépenses excessives en matière de financement de campagne et le financement présumé par la Libye de la campagne électorale de Sarkozy en 2007.
Sarkozy avait déjà été reconnu coupable de tentatives illégales pour obtenir les faveurs d’un juge.
En 2021, un tribunal de première instance a jugé que lui et son ancien avocat, Thierry Herzog, avaient conclu un « pacte de corruption » avec le juge Gilbert Azibert pour obtenir et partager des informations sur une enquête judiciaire.
Le tribunal l’a ensuite condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis et un sous la forme d’un placement en résidence surveillée avec une puce électronique permettant de suivre ses déplacements.
Ce verdict avait déjà été confirmé une fois, par une cour d’appel, l’année dernière.
Il est également soupçonné d’avoir conspiré pour soutirer de l’argent à Kadhafi en Libye afin de financer illégalement sa candidature victorieuse à la présidence en 2007.
Bygmalion, Libye, Bismuth : les épreuves et tribulations de Nicolas Sarkozy
Chute d’un ancien président
Sarkozy, 69 ans, a toujours clamé son innocence, son avocat affirmant qu’il « n’abandonnerait pas ce combat ».
Malgré ses problèmes juridiques, il continue de jouir d’une influence et d’une popularité considérables à droite de la politique française et aurait l’oreille du président Emmanuel Macron.
Des sources ont cependant indiqué à l’AFP que Sarkozy avait eu des entretiens à l’Elysée au début du mois pour tenter de persuader Macron de ne pas nommer le centriste vétéran François Bayrou au poste de Premier ministre, mais que Macron a continué et l’a nommé.
L’ailier droit, qui a été président pendant un mandat entre 2007 et 2012, sans être réélu, est aux prises avec des problèmes juridiques depuis qu’il a quitté ses fonctions.