Disqualifiée lors du marathon paralympique de Paris en septembre, l’athlète malvoyante espagnole Elena Congost a saisi la justice en France pour récupérer sa médaille de bronze et sa fierté.
Le 8 septembre, la marathonienne espagnole Elena Congost a été disqualifiée pour avoir lâché la corde qui la reliait à son guide, à seulement deux mètres de la ligne d’arrivée.
La femme de 37 ans courait aux côtés de sa guide, Mia Carol, comme l’exige le règlement paralympique, qui stipule que les athlètes malvoyants de la catégorie T12 doivent rester attachés à leurs guides tout au long de la course.
Malheureusement, dans la dernière ligne droite, Congost a brièvement lâché la corde pour aider Carol, qui souffrait de crampes – un geste qui a conduit à sa disqualification.
Bien que Congost ait terminé troisième avec un record personnel de 3:00:48, cela ne pouvait pas être compté.
La médaille de bronze a finalement été attribuée à la Japonaise Misato Michishita, arrivée plus de trois minutes après la championne paralympique de Rio 2016.
La Marocaine Fatima El Idrissi a établi un record du monde en 2:48,36 pour remporter la médaille d’or et sa compatriote Meryem En-Nourhi a terminé deuxième.
« C’est injuste, surréaliste. L’athlète suivant était trois minutes derrière moi. C’était juste un réflexe que n’importe quel être humain aurait fait : s’accrocher à quelqu’un qui tombait », a déclaré Congost à l’époque.
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Bourse accordée
« Je n’ai pas été disqualifié pour avoir triché, mais pour être une personne, pour avoir aidé quelqu’un. »
Fin octobre, le Comité paralympique espagnol a demandé à accorder une deuxième médaille de bronze – sans en retirer une à Michishita, plaidant l’assistance à une personne « potentiellement en danger » pendant la course.
Malgré la reconnaissance des « valeurs positives de solidarité et d’esprit sportif démontrées par Elena Congost », la Fédération mondiale para-athlétique a néanmoins rejeté l’appel.
En guise de soutien à Congost, le Comité paralympique espagnol lui a accordé une bourse exceptionnelle, équivalente à celle qu’elle aurait reçue pour avoir remporté la médaille de bronze au marathon paralympique de Paris.
L’aide financière s’élève à 2 050 € par mois, alloués à la fois à l’athlète et à son guide et à 900 € supplémentaires à son entraîneur.
Celui-ci restera intact jusqu’à l’approbation du plan de bourses 2025, qui devrait être établi au début de l’année prochaine.
Toutefois, l’avocat français de Congost, Emmanuel Daoud, a indiqué que la coureuse et sa guide, Mia Carol Bruguera, avaient choisi de porter plainte mardi contre le Comité international paralympique (IPC) devant le tribunal judiciaire de Paris.
Les athlètes souhaitent « obtenir une réparation du préjudice subi et donc notamment l’octroi de la médaille de bronze promise », écrit Daoud dans un communiqué transmis au média public français franceinfo.
(Avec les fils de presse)