Le discours d’Emmanuel Macron suite à la démission de Michel Barnier, prononcé jeudi, suscite de l’intérêt au-delà des frontières françaises. Les médias internationaux scrutent également cet épisode politique et ne ménagent pas leurs critiques à l’encontre du chef de l’État.
Critiques des médias internationaux envers Emmanuel Macron
Au lendemain du discours d’Emmanuel Macron, le jeudi 5 décembre, la presse internationale se montre sévèrement critique à son égard. De nombreux journaux n’hésitent pas à évoquer une possible fin de son mandat. Le journal suisse Tages-Anzeiger qualifie le président français de « saboteur de la Ve République ». Le quotidien souligne qu’alors que la France était réputée pour sa stabilité depuis 70 ans, le système de la Ve République semble aujourd’hui se désintégrer. De plus en plus de personnes demandent la démission de Macron pour résoudre l’impasse actuelle. Cependant, le journal compare cela à l’idée de « demander à un roi de renoncer à son trône ou au soleil de cesser de briller dans le ciel ».
Du côté de l’Italie, le quotidien catholique Avvenire évoque aussi l’idée d’un « roi solo », pointant Emmanuel Macron comme « l’un des présidents français les plus narcissiques ». Ils ajoutent qu’il refuse d’accepter une défaite qui est pourtant évidente. Le président serait « prisonnier de son propre isolement, confronté à une situation inédite, caractérisée par deux faits marquants : le premier gouvernement renversé par la défiance depuis 1962, et le gouvernement ayant tenu le moins longtemps depuis 1958 ».
Au Portugal, le journal de référence Publico adopte un ton sarcastique en parlant des « exploits » d’Emmanuel Macron, qu’il qualifie d’« accélérateur de la montée de Marine Le Pen ». Ils le félicitent ironiquement d’avoir « créé un Premier ministre qui a réussi à être censuré par l’extrême droite et la gauche simultanément » et d’avoir « rassemblé deux oppositions diamétralement opposées ».
Le lien entre la crise politique et la réouverture de Notre-Dame
Les médias étrangers établissent également des parallèles entre la crise politique en France et la réouverture de Notre-Dame de Paris. Emmanuel Macron lui-même a fait référence à cet événement au cours de son discours, utilisant la métaphore d’un « chantier impossible » qui a finalement abouti grâce à une vision claire et au travail acharné de chaque homme et chaque femme. Cependant, selon Bloomberg, « la France semble mieux protéger ses monuments que sa démocratie ».
Dans le même ordre d’idées, The New York Times propose que lorsque le président s’exprimera pour célébrer la réouverture de la cathédrale, ce moment pourrait être perçu comme une occasion de gloire. Toutefois, le journal souligne que « la gloire échappe au chef d’État français » et que « rouvrir une église ne suffira pas à le sauver ». Un miracle serait nécessaire pour cela, conclut le quotidien.