Ce mercredi, l’administration dirigée par Michel Barnier a été renversée à la suite de l’approbation d’une motion de censure. Le chef de l’État est déterminé à agir rapidement pour nommer un remplaçant et n’a pas l’intention de remettre sa démission.
Michel Barnier doit rencontrer ce jeudi 5 décembre le président à l’Élysée pour remettre officiellement la démission de son équipe gouvernementale. Emmanuel Macron se trouve donc dans l’obligation de désigner un nouveau chef du gouvernement. Le président de la République a évidemment suivi de près l’évolution du vote de la motion de censure. À son retour d’un voyage à Riyad, en Arabie saoudite, et aussitôt arrivé en France ce mercredi, il assiste depuis l’Élysée à la défaite de Michel Barnier, dont le gouvernement est renversé par une motion de censure adoptée par 331 députés. Le chef de l’État exprime une frustration grandissante à l’égard de ce qu’il appelle les « responsables politiques » qui, selon lui, manquent de responsabilité. Il prend la décision, en accord avec son équipe, de s’adresser aux citoyens français ce jeudi soir à 20h pour délivrer un message clair. Selon son entourage, Emmanuel Macron estime que « l’extrême droite, l’extrême gauche et le Parti socialiste se sont unis dans un front anti-républicain, jouant ainsi contre les intérêts de leur propre pays ».
Il est clair que le président souhaite accélérer la recherche d’un nouveau Premier ministre. Va-t-il faire une annonce dès ce soir à 20 heures, comme le réclame Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée, qui tente d’accroître la pression ? Un conseiller de l’exécutif relativise en confiant que « aller vite ne signifie pas nécessairement ce soir ».
Pour le poste de Premier ministre à Matignon, à la suite de Michel Barnier, les mêmes noms que cet été reviennent sur le devant de la scène. On parle à nouveau de Bernard Cazeneuve, du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui accompagnait Emmanuel Macron en Arabie saoudite, et de François Bayrou, un allié MoDem du président. De nouveaux candidats émergent également, comme François Baroin, maire de Troyes. Toutefois, les membres de l’entourage présidentiel restent discrets et aucune information ne filtre de ce côté.
Aucune démission du président n’est envisagée
Concernant la possibilité d’une démission présidentielle, Emmanuel Macron a abordé la question face à des journalistes à Riyad. Il rejette cette éventualité de manière catégorique et montre même de l’agacement à l’idée qu’on l’interroge à ce sujet. Son entourage assure qu’il n’y a pas à s’inquiéter, déclarant qu’« Emmanuel Macron continuera, quoi qu’il advienne, à exercer pleinement ses fonctions ».
Selon les dispositions constitutionnelles, Emmanuel Macron pourrait aussi envisager d’utiliser l’article 16 pour obtenir des pouvoirs exceptionnels. Ce recours permet au président de cumuler temporairement les pouvoirs exécutifs et législatifs dans des situations particulièrement graves. Par exemple, si le Parlement échouait à voter le budget avant le 1er janvier, menaçant ainsi le fonctionnement des services publics. Cependant, plusieurs experts s’accordent à dire que la situation actuelle ne justifie pas forcément l’activation de cet article.