Alors que François Bayrou, récemment nommé Premier ministre, mène des consultations pour former son cabinet, Michel Barnier retourne à ses préoccupations quotidiennes. À peine la cérémonie de passation de pouvoir terminée, il commence déjà à envisager les prochaines étapes de son parcours.
Trois mois passés à Matignon ont semblé durer trois ans pour lui. L’ancien Premier ministre, qui a quitté ses fonctions le vendredi 13 décembre après avoir été destitué par une motion de censure le 4 décembre, a pris quelques jours de repos chez lui en Savoie avec ses enfants et petits-enfants. L’ex-commissaire européen souhaite finaliser l’écriture de son livre, où il entend ajouter quatre ou cinq chapitres supplémentaires aux « 120 leçons de vie » qu’il rédige, basés sur son expérience à la tête d’un gouvernement atypique.
Michel Barnier souhaite également rester en contact avec ses collaborateurs. Selon l’un d’eux, cité par 42mag.fr, il ne les abandonne pas à leur sort, mais cherche à faciliter leurs reconversions après leurs trois mois de contrat à durée déterminée. Un atout de taille : il bénéficie de l’attention de François Bayrou, ce qui peut être avantageux. Il a calculé qu’il a collaboré avec plus de 500 personnes depuis le début de sa carrière. Il continue de rencontrer certains d’entre eux pour garder le lien, d’autant plus que quelques-uns occupent des postes de très haut niveau, notamment à Bruxelles.
« Aucune option n’est exclue »
Michel Barnier cherche également à conserver une place au cœur de son équipe gouvernementale pour protéger ce qu’il a contribué à bâtir. En témoigne un déjeuner organisé deux jours avant son départ avec les ministres membres de son parti, Les Républicains, pour exprimer sa gratitude pour leur soutien. Son intention est aussi de continuer à conseiller ses collègues et à suivre de près les talents qui se sont révélés ces derniers mois, selon un proche à 42mag.fr.
Il porte son attention sur des ministres comme Bruno Retailleau à l’Intérieur ou sur la jeune génération qu’il souhaite mettre en avant pour assurer la « transmission », telle que Maud Bregeon, Astrid Panosyan-Bouvet ou encore le député de droite Antoine Vermorel, dans une démarche typique de ceux qui se retirent : encourager les jeunes talents et leur prodiguer des conseils discrets. Cependant, l’ex-chef du gouvernement pourrait ne pas en rester là; son entourage confie qu’à l’avenir « aucune option n’est exclue ».
Aspire-t-il à jouer un rôle plus important au sein des Républicains, qu’il estime avoir dynamisés avec son gouvernement ? Songe-t-il déjà à 2027 et la prochaine élection présidentielle ? « Je resterai aux côtés des Français », a déclaré Michel Barnier lors de la cérémonie de passation de pouvoir le vendredi 13 décembre. Il convient de rappeler qu’à son arrivée à Matignon, il affirmait n’avoir aucune ambition.