Cependant, aucune d’entre elles n’a exprimé clairement si elle envisageait de prendre part ou d’apporter un soutien, qu’il soit explicite ou implicite, au gouvernement à venir.
Pas de recours au 49-3 d’une part, aucune motion de censure de l’autre : un projet d’entente de « non-censurabilité » s’est dessiné le mardi 10 décembre à l’Elysée, lors d’une réunion entre les partis et le président de la République. À l’issue de cette séance, diverses figures politiques ont pris la parole, mais aucune n’a clarifié sa possible implication ou soutien explicite ou implicite au futur gouvernement.
Le premier à s’exprimer, Laurent Wauquiez, dirigeant des députés de la Droite républicaine, a rejeté l’idée d’un « pacte de gouvernement avec des individus ne partageant pas nos valeurs », exprimant simplement l’espoir d’un « consensus visant au moins à ne pas renverser un gouvernement ».
L’optimisme mesuré de François Bayrou face aux déclarations de Marine Tondelier
Olivier Faure, leader du PS, a insisté sur le fait que « nous réclamons logiquement (…) un Premier ministre de gauche » qui saurait « se montrer conciliant ». Pour lui, l’idée serait que « le gouvernement abandonne le 49.3 », ce dispositif constitutionnel qui permet de passer outre l’Assemblée nationale, « en échange de quoi les oppositions s’abstiendraient de déposer une motion de censure », comme celle qui a récemment renversé l’exécutif pour la première fois depuis 1962.
François Bayrou, président du MoDem et l’un des prétendants potentiels pour Matignon, a estimé que la rencontre avait été « positive de manière inattendue ». Le maire de Pau a mentionné la possibilité d’un « pacte de coopération démocratique » et suggéré de différer les « sujets conflictuels », tels que ceux des retraites et de l’immigration.
Marine Tondelier, la cheffe des Ecologistes, a tempéré cet optimisme en déclarant que le camp présidentiel n’était pas prêt à « faire de concessions » pour constituer un gouvernement. Elle a cependant salué la promesse de ne « plus jouer le jeu du Rassemblement national » pour gouverner, qualifiant cette décision de « démarche prudente ».