Depuis plusieurs années, l’huile de palme est critiquée sur le plan écologique, étant vue comme un danger pour la diversité biologique et accusée de provoquer la déforestation.
Jusqu’à présent, l’huile de palme est reconnue comme un ingrédient majeur dans le secteur de l’alimentation industrielle. C’est l’huile végétale la plus produite à l’échelle mondiale, surpassant de loin l’huile de soja ou de colza. Elle entre dans la composition de nombreux produits alimentaires tels que les pâtes à tartiner, les biscottes, le pain de mie, les chips ou encore les plats surgelés. Dans le secteur des cosmétiques, elle est également prisée pour ses qualités nourrissantes et hydratantes, et est présente dans des produits comme les crèmes de soin et les shampoings.
Pour nombre de personnes, il pourrait être surprenant de découvrir que le fruit du palmier à huile peut en outre proposer une alternative écologique à certains matériaux utilisés dans les batteries de véhicules électriques. En Malaisie, qui avec l’Indonésie est responsable de 80 % de la production mondiale d’huile de palme, une nouvelle installation a récemment ouvert ses portes pour réutiliser les fruits, qui étaient jusqu’alors non utilisés après l’extraction de l’huile précieuse.
Une option écologique face à la domination chinoise
Bien entendu, tous les composants des batteries électriques ne sont pas remplaçables, mais il est possible de remplacer l’anode, une pièce centrale. Les batteries lithium-ion couramment retrouvées dans les voitures électriques consistent en trois sections : une cathode positive, une anode négative, et des électrons se déplaçant entre les deux pour générer de l’électricité. Les fabricants de batteries ont tous besoin de ces composants, et notamment du graphite qui constitue principalement l’anode.
La société malaisienne Graphjet Technology a su développer des anodes performantes en utilisant les noyaux des fruits du palmier à huile. Ces coques, réputées pour leur dureté, sont brûlées, broyées en poudre, puis traitées chimiquement pour créer un graphite respectueux de l’environnement. Graphjet Technology a débuté sa production début décembre, et possède déjà de nombreuses commandes. Les fabricants de batteries cherchent à réduire leur dépendance envers la Chine, qui domine la production des composants essentiels des batteries, que ce soit pour les cathodes ou les anodes.
Actuellement, plus de 90 % du graphite utilisé dans les batteries à travers le monde provient de Chine, que ce soit de ses mines ou de ses installations de synthèse. L’idée de disposer d’un graphite recyclable, peu coûteux et ne provenance pas de Chine suscite beaucoup d’intérêt parmi les fabricants, notamment aux États-Unis et en Europe.