En 2024, le gouvernement avait désigné l’encouragement à la pratique du sport et de l’exercice physique comme une priorité nationale majeure, avec un accent particulier sur les jeunes. Cependant, dernièrement, il a fait marche arrière sur cette initiative.
Changement de stratégie du gouvernement sur la promotion de l’activité physique
Martin Ducret, qui allie sa carrière de médecin et ses fonctions de journaliste au Quotidien du Médecin, revient sur les nouvelles orientations du gouvernement concernant sa promesse pour que l’activité physique et sportive devienne une Grande Cause Nationale en 2024, surtout chez les plus jeunes. Cependant, cette promesse a été freinée par le recentsement des difficultés à instaurer deux heures supplémentaires de sport au collège.
Une surprise face à l’inquiétante baisse de l’activité physique chez les jeunes ?
En effet, Martin Ducret souligne que les enfants et adolescents bougent de moins en moins, adoptant un mode de vie sédentaire. Cela est particulièrement vrai chez les filles, les enfants issus de milieux plus modestes et ceux vivant avec un handicap. Des chiffres alarmants viennent appuyer ces constats, selon un rapport publié récemment par l’Académie nationale de médecine.
Actuellement, seulement 50 % des garçons et un tiers des filles respectent la recommandation d’une heure quotidienne d’activité physique. Cela a entraîné une réduction notable des capacités physiques de la jeune génération. Par exemple, une diminution de 11 cm a été observée dans les performances de saut en longueur sans élan au cours des 30 dernières années. Parallèlement, le temps passé devant des écrans par enfant a grimpé à une moyenne de 3 à 4 heures quotidiennement.
Conséquences santé de cette sédentarité grandissante
Le manque d’activité physique, défini par moins de 60 minutes d’exercice quotidien chez les enfants, et une sédentarité marquée par un temps excessif passé devant des écrans, ont des effets délétères sur la santé. Ils accroissent les risques de surpoids, d’obésité, de maladies cardiovasculaires et affectent également la santé mentale ainsi que la performance scolaire. Étant donné que les enfants sont les adultes de demain, il est essentiel de les protéger contre ces dangers.
Stratégies pour encourager le mouvement chez les jeunes
Le Pr Xavier Bigard, spécialiste en physiologie, et auteur du rapport de l’Académie nationale de médecine, préconise de renforcer les initiatives déjà en place. Parmi celles-ci, les 30 minutes d’activité physique quotidienne en école primaire, qui s’ajoutent aux cours d’EPS standard, et l’élargissement de l’accès au Pass’Sport qui offre une aide de 50 euros pour l’inscription à des clubs sportifs. Il suggère également de faire passer les heures d’EPS au collège et lycée à quatre heures par semaine, même si cela ne semble pas être une priorité actuelle pour le gouvernement.
Une autre mesure importante consiste à sensibiliser les enseignants à l’importance de l’activité physique pour la santé et le succès scolaire, par exemple en organisant des pauses actives régulières pendant les cours pour diminuer le temps passé assis.
Le rôle des parents est aussi crucial : montrer l’exemple d’un mode de vie actif et encourager les déplacements à vélo ou à pied pour se rendre à l’école, lorsque c’est possible, peut faire une grande différence. Il est également indispensable que les activités sportives scolaires soient inclusives et amusantes, afin que chaque enfant, y compris les filles et ceux en situation de handicap, puisse participer avec plaisir.