Le Premier ministre a déclaré aux députés qu’il avait rarement ressenti de la peur dans son parcours politique, juste avant que ne commence le vote concernant la motion de censure initiée par les partis du NFP.
« Ce qui est crucial, c’est notre capacité à nous rapprocher les uns des autres. » Le chef du gouvernement, Michel Barnier, a pris la parole devant les parlementaires pour la dernière fois avant le vote des motions de censure à l’Assemblée nationale prévu pour le mercredi 4 décembre, afin de plaider en faveur de son projet.
« Nous sommes à un tournant significatif et remplis de responsabilité », affirme Michel Barnier. Il met en garde contre les répercussions financières négatives qu’une censure pourrait avoir sur les finances publiques. « Chaque année, nous devrons payer 60 milliards d’euros d’intérêts. Cela dépasse le budget de notre défense nationale ou même celui de l’enseignement supérieur. Et ce chiffre pourrait encore augmenter si nous ne prenons pas des mesures. »
Michel Barnier défend le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, pour lequel il a mis en jeu la responsabilité de son équipe, affirmant qu’il a été « conçu en deux semaines ». Il souligne également les discussions qu’il a menées avec différents partis. « J’admets que [le texte budgétaire] n’était pas irréprochable, que nous n’avons pas tout bien réalisé dès le début », reconnaît le Premier ministre.
Des réformes en péril en cas de censure
Le chef du gouvernement énumère les réformes qui ne verraient pas le jour si une motion de censure était votée. « Avec cette loi de finances, nous soutenons les agriculteurs grâce à la refonte tant attendue du calcul de leurs pensions de retraite et les dispositifs d’exonération de charges sociales », explique-t-il, mentionnant aussi des améliorations dans la prise en charge des « femmes victimes de violences » et l’amélioration de « l’accès aux soins palliatifs ».
Michel Barnier conclut son discours en invoquant la pensée de Saint-Exupéry : « Au moment de laisser place à ce vote crucial, je me remémore ces mots, chacun est responsable de tous, chacun reste seul responsable ». Il interpelle directement les députés, un par un. « Je n’éprouve pas de crainte, m’engager politiquement n’a que rarement suscité la peur en moi. »