Le sénateur écologiste exprime sa réticence à se concentrer uniquement sur le NFP, avertissant que cela pourrait encourager Emmanuel Macron à renforcer ses liens avec le Rassemblement national. Il exhorte la gauche à adopter une démarche responsable. « Cela ne sera pas facile et pourrait causer un certain inconfort, mais c’est un devoir envers les citoyens français », affirme-t-il.
Après l’effondrement du gouvernement de Michel Barnier, Yannick Jadot, sénateur écologiste représentant Paris, exhorte ce jeudi 5 décembre sur 42mag.fr le président Emmanuel Macron à « choisir un Premier ministre issu de la gauche et de l’écologie ». Il déclare également être ouvert à ce qu’un futur gouvernement comprenne des « ministres du bloc central ». « Cela sera ardu, et inconfortable, mais nous le devons aux citoyens français », affirme-t-il.
Yannick Jadot prône l’organisation de pourparlers « dans le cadre des forces du front républicain », dépassant « le seul bloc NFP » pour inclure « le bloc central ». Cependant, le sénateur écologiste insiste sur le fait que la responsabilité repose désormais principalement sur le bloc central : « soit il confirme et officialise son alliance avec le RN, soit il revient dans le camp républicain et nous pouvons alors collaborer ».
En ce sens, Yannick Jadot propose un « pacte républicain » axé sur des enjeux cruciaux tels que « le budget, les plans sociaux, la désertification médicale et la lutte contre les changements climatiques ». L’idée est de laisser « les grands sujets de désaccord » pour la prochaine élection présidentielle. « Nous sommes prêts à coopérer avec les autres, » insiste-t-il, exhortant les forces de gauche ainsi que le bloc central à assumer leurs responsabilités. « Si nous échouons à nous montrer à la hauteur de la crise actuelle et des inquiétudes des Français, ni à atteindre le niveau de compromis nécessaire avec d’autres, (…) les Français ne nous le pardonneront pas », avertit-il.
Éviter d’Aggraver la Crise Politique
L’ancien candidat à la présidentielle écologiste se distingue de l’approche de la France insoumise. « La tactique des Insoumis consiste à espérer que l’instabilité politique et la crise institutionnelle pousseront à la démission du président de la République », explique-t-il, considérant qu’adopter cette stratégie « exacerberait la crise politique déjà existante ». Yannick Jadot préconise plutôt « qu’une situation exceptionnelle appelle un compromis exceptionnel » qui s’étend au-delà des forces du Nouveau Front populaire. « Si nous insistons sur le ‘NFP rien que le NFP’, Emmanuel Macron continuera de s’allier au Rassemblement national, trahissant ainsi la mobilisation citoyenne contre le RN », avertit-il.
Pour Yannick Jadot, il était inévitable que le gouvernement fasse face à une motion de censure, conséquence du « chaos politique orchestré par le président de la République », qui après les élections législatives anticipées a choisi de « favoriser l’option d’un gouvernement macroniste et LR ». Il déplore l’attitude « déplorable » de ce bloc commun, critiquant ces derniers jours Gabriel Attal, Laurent Wauquiez et Michel Barnier pour avoir selon lui « supplié Marine Le Pen de leur accorder quelques minutes de survie ».