« Le ministre délégué français chargé des affaires européennes critique la situation actuelle, affirmant que nos fabricants de voitures financent indirectement leurs adversaires. »
La Question des Amendes pour les Constructeurs Automobiles Européens
Le 29 janvier, sur 42mag.fr, Benjamin Haddad, le ministre français délégué à l’Europe, a exprimé son opinion en faveur d’une suspension des pénalités infligées aux constructeurs automobiles européens, en particulier les français. Selon lui, « nos entreprises de construction automobile risquent de devoir acheter des certificats d’émissions à des sociétés telles que BYD en Chine ou Tesla aux États-Unis pour éviter ces amendes », a-t-il déclaré pour expliciter sa position.
Les Subventions Involontaires à la Concurrence
Il a en outre souligné une situation problématique où, de manière involontaire, « nos fabricants automobiles financent de facto leurs rivaux ». Il décrit ceci comme une contrainte imposée aux constructeurs européens, les obligeant à entrer dans la compétition internationale sans disposer de moyens appropriés. Cette problématique est, selon lui, une préoccupation partagée largement au sein de l’Europe. Pourtant, Benjamin Haddad ne souhaite pas voir cela comme un renoncement au Pacte vert européen, connu sous le nom de « Green Deal ».
L’Impact du Green Deal et des Nouvelles Normes
Le Green Deal européen impose d’arrêter la vente de nouveaux véhicules équipés de moteurs thermiques d’ici à 2035 et met en place la norme CAFE pour limiter les émissions de CO2. Dès 2025, la limite moyenne permise pour chaque véhicule devra diminuer de 15 % par rapport au niveau actuel, avec un plafond allant de 90 à 95 grammes de CO2 par kilomètre. Les constructeurs dépassant ce seuil seront sujets à une amende de 95 euros par gramme excédentaire pour chaque voiture vendue. Cependant, en raison d’un ralentissement des ventes sur le marché automobile européen en 2024 et d’une adoption plus lente des véhicules électriques, ces fabricants risquent des amendes conséquentes dès 2025.
Appel à l’Adaptation des Règlements Européens
En collaboration avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, Benjamin Haddad a coécrit un article dans le journal Les Échos. Ils y insistent sur la nécessité d’ajuster le calcul des pénalités de CO2 pour 2025, appelant la présidente de la Commission européenne à prendre des mesures en ce sens. Maintenir strictement une réglementation dépassée, selon eux, serait une « erreur politique majeure » et mettrait en péril la capacité d’adaptation de l’industrie automobile européenne à la transition écologique.
Pragmatisme et Réforme Réglementaire
Le ministre responsable de l’Europe prône une approche pragmatique, s’assurant d’accompagner les entreprises dans la transition environnementale de manière judicieusement pensée et en adoptant des solutions réalistes. « Nous soutenons la simplification et la suspension de certaines directives » a-t-il précisé, proposant une pause dans la complexité réglementaire pour favoriser l’investissement de manière dynamique.