Après seulement dix jours depuis sa prise de fonction, le nouveau ministre de la Justice se rend ce jeudi pour la troisième fois sur le terrain, à Marseille.
« Même à Noël, il était en action pendant que presque tous les autres ministres profitaient de moments festifs », souligne avec admiration un député de droite. Gérald Darmanin, fraîchement nommé ministre de la Justice, est à nouveau en visite à Marseille ce jeudi 2 janvier.
En seulement une dizaine de jours après avoir pris ses fonctions à la place Vendôme, il est devenu le ministre le plus en vue à la fois sur le terrain et dans les médias. Et ce n’est pas un simple coup du sort : sa volonté est de s’approprier rapidement sa nouvelle responsabilité.
Une « journée d’immersion »
Gérald Darmanin souhaite frapper un grand coup et enfiler ses nouveaux habits de ministre rapidement, surtout à un moment où le gouvernement est sous la menace d’une censure. Pour ce faire, l’ancien ministre de l’Intérieur a choisi Marseille, une ville emblématique de la lutte contre le trafic de drogue, un lieu qu’il connaît bien pour y avoir effectué plus de trente visites auparavant.
Le voici ainsi de retour, cette fois-ci en tant que garde des Sceaux. Ce jeudi, sa présence vise principalement à écouter les professions concernées. C’est une « journée d’immersion », confie son entourage à 42mag.fr. Bien qu’il participera à des réunions au Palais de justice et visitera la prison des Baumettes sans la presse, il prendra le temps d’accorder des interviews après coup.
Sur le plan des annonces, Gérald Darmanin a déjà partagé plusieurs intentions dans les médias. Il souhaite notamment isoler les « 100 plus grands trafiquants de drogue » de France, un modèle qui s’inspire des méthodes appliquées aux plus dangereux terroristes déjà appréhendés, a-t-il confié au Parisien.
« Jusqu’ici, c’est surtout du vent »
Cette affirmation percutante est largement relayée… même si ce projet a été initié par son prédécesseur Didier Migaud, qui n’insistait pas sur les phrases marquantes et n’a pas eu le temps de mettre en œuvre son « plan contre les trafics de drogue », annoncé deux mois plus tôt, également à Marseille. Gérald Darmanin, pour sa part, a déjà donné des instructions à l’administration pénitentiaire et s’apprête à envoyer une première circulaire aux procureurs sur la politique pénale.
« Il fait preuve comme toujours d’un dynamisme impressionnant », commente un député de droite, partisan de ses actions : « Gérald Darmanin veut prouver qu’il s’impose à la Justice comme il l’a fait à l’Intérieur. » Cependant, à gauche, la personnalité de Darmanin suscite des critiques : « Son approche montre qu’il n’a pas saisi qu’il a changé de fonction. La Justice nécessite de la pondération, pas de simples slogans », pense un député socialiste, irrité par ce garde des Sceaux qui « prétend tout révolutionner, mais, jusqu’à présent, ça reste du vent », selon lui.
Le nouveau ministre de la Justice revendique sa « manière de faire » : « Mon bureau, c’est d’abord le terrain… Il faut se déplacer, dialoguer et comprendre pour réellement saisir les questions du pays », explique-t-il au Parisien. « À la place Vendôme, je souhaite qu’on constate une transformation avant et après mon passage », affirme celui qui a déjà laissé sa marque à la place Beauvau. Pour ce faire, le garde des Sceaux devra remporter une première bataille politique : celle du Budget pour obtenir les moyens d’accomplir ses ambitions.