Le dirigeant du réseau social X, qui a récemment intensifié ses critiques envers certains leaders européens, n’a pas réagi pour l’instant. Cependant, les proches du président justifient l’initiative de l’avoir convié à participer à cette rencontre sur l’intelligence artificielle, programmée pour février.
Un personnage controversé de la Silicon Valley
Pour certains, il est considéré comme un prodige technologique, tandis que pour d’autres, il est perçu comme un homme d’affaires engagée pour des causes nuisibles. En France, Elon Musk, à la tête de X et Tesla, suscite autant la fascination que l’inquiétude, en particulier avec la liberté qu’il prend dans la gestion de son réseau social. Pressenti pour devenir un allié influent du président Donald Trump, investi le 20 janvier, Musk n’a toujours pas réagi à l’invitation lancée par Emmanuel Macron pour participer à un sommet à Paris dédié à l’intelligence artificielle, se tenant les 10 et 11 février. Selon 42mag.fr, il figure toujours sur la liste des convives.
L’entourage du chef de l’État se réjouit de ce sommet à l’Élysée, rassemblant des centaines de chefs d’entreprises et de dirigeants internationaux. Ils assument pleinement ce choix : « En diplomatie, il est nécessaire d’engager le dialogue avec tous ». « Un sommet sur l’IA sans Musk serait comparable à une rencontre sur internet sans la présence de Google », explique un député soutenant Macron. Un autre élément de comparaison est fait avec les conférences COP sur le climat : « On ne remet pas en question la participation des producteurs de pétrole », déclare-t-il. Pourtant, la relation complexe entre Emmanuel Macron et l’ami de Trump est notable pour certains.
Une nouvelle vague réactionnaire internationale ?
« Il est captivé par son succès économique », observe un représentant socialiste. En 2016, alors qu’il était ministre de l’Économie, Macron avait rencontré Musk à Paris. À l’époque, Musk exprimait son soutien aux démocrates. Bien que ses opinions soient devenues plus radicales, il était présent dans la délégation américaine lors de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris en décembre. Cependant, récemment, Musk a lancé des attaques, notamment en direction de Keir Starmer, soutenant un des alliés éminents de Macron, l’accusant de liens avec des réseaux criminels. Musk a même publiquement soutenu le 9 janvier le parti allemand d’extrême droite AfD sur X, ce qui a incité Macron à lancer une rare critique à son égard, évoquant « une nouvelle internationale réactionnaire ».
Dans ce contexte, rester actif sur X devient une question sensible pour les élus français. Certains députés écologistes ont déjà déclaré qu’ils quitteraient la plateforme de Musk prochainement. D’après 42mag.fr, cette question a été la première à être abordée lors de la réunion de groupe des macronistes le 14 janvier, jour de la déclaration politique générale de François Bayrou. De nombreux élus attendent les conclusions d’une enquête européenne. Si elle établit qu’Elon Musk utilise son réseau social pour des motifs politiques, des sanctions seront nécessaires, affirme-t-on au ministère du Numérique, où la comparaison suivante est faite : « Si de la viande impropre à la consommation circule en Europe, il ne suffirait pas de conseiller aux gens d’arrêter d’en manger, elle devrait être simplement interdite ! »