Jeudi, quatorze parlementaires, à savoir sept députés et sept sénateurs, se réuniront au sein d’une commission mixte paritaire (CMP) pour tenter de parvenir à un consensus entre l’Assemblée nationale et le Sénat concernant le budget.
Ce jeudi 30 janvier marque une étape cruciale pour le budget national. La commission mixte paritaire (CMP) se réunit à l’Assemblée nationale afin de discuter du projet de loi de finances. Composée de sept députés et sept sénateurs, cette commission va tenter de parvenir à un compromis sur ce texte, lors de négociations à huis clos.
Ces derniers jours, le gouvernement s’efforçait de trouver un terrain d’entente avec le Parti socialiste avant la réunion de la CMP, espérant obtenir un engagement de non-censure. Cependant, les déclarations controversées de François Bayrou sur la question migratoire ont envenimé la situation.
Les socialistes, qui savent que cette commission sera majoritairement composée de partisans du gouvernement, attendent avec impatience des concessions significatives pour ne pas perdre la face. Le député Arthur Delaporte liste les attentes de son groupe. « Nous évoquons entre autres la revalorisation du smic. Il est essentiel de préserver les services publics comme les hôpitaux et les écoles, et de ne pas réduire les indemnisations pour les arrêts maladies… Cependant, certaines mesures adoptées par le Sénat en cours de route, comme de nouvelles coupes dans les budgets de la Culture et de l’Enseignement supérieur, sont pour nous inacceptables. »
« Un cocktail de cynisme et d’incompétence »
Selon Delaporte, les enjeux de ce jeudi sont considérables. « C’est sur la proposition issue de la CMP que nous pourrons évaluer si nos demandes ont été considérées ou non, » précise-t-il. « Il ne s’agit pas de l’ultime étape, mais assurément de l’une des plus décisives. » Si la commission parvient à un consensus, le budget sera soumis aux députés lundi, avec très probablement un recours à l’article 49-3 suivi d’une motion de censure.
Le Parti socialiste, fortement mobilisé après les propos polémiques de François Bayrou, élève donc le ton. « C’est un cocktail de cynisme et d’incompétence, » s’indigne une figure influente du parti. « Il prépare le terrain pour sa propre censure, » renchérit un député. « Il est possible de trouver des compromis sur le budget, » affirme un responsable socialiste, « mais certainement pas sur nos principes républicains et nos valeurs. »