Les ayants droit du compositeur sont en conflit juridique avec la Sacem.
Les héritiers de Maurice Ravel contestent une décision de justice sur le Boléro
Les successeurs de Maurice Ravel ont fait appel d’un verdict rendu par le tribunal de Nanterre, espérant récupérer les droits d’auteur du célèbre Boléro, qui est désormais dans le domaine public. Cette décision a été annoncée mardi 21 janvier par « ici Pays Basque ». Le Boléro, une œuvre mondialement renommée qui a généré des millions d’euros, est devenu accessible au public sans restriction depuis 2016.
En juin 2024, le tribunal de Nanterre a confirmé que le Boléro devait rester dans le domaine public, rejetant ainsi une première tentative des ayants droit pour prolonger ses droits d’auteur. Josée-Anne Bénazéraf, avocate de la Sacem, a indiqué que les héritiers de Ravel, soutenus par plusieurs avocats, avaient déposé leurs arguments entre novembre et janvier. Leur objectif est de faire reconnaître le Boléro comme une œuvre collective.
Les héritiers proposent l’intégration du nom d’Alexandre Benois, un décorateur russe, et de Bronislava Nijinska, dans la liste des coauteurs. Cette reconnaissance aurait pour effet de retarder l’entrée définitive du Boléro dans le domaine public. Par exemple, si Bronislava Nijinska, qui a créé la chorégraphie de l’œuvre, était reconnue comme coautrice, l’œuvre pourrait ne devenir publique qu’en 2051.
Une stratégie controversée
Depuis le décès d’Édouard Ravel, qui était à la fois frère et héritier de Maurice, en 1960, les affaires judiciaires concernant le Boléro n’ont cessé de survenir. Étienne Rousseau-Plotto, expert de Maurice Ravel et membre de l’académie Ravel, considère cette nouvelle démarche comme particulièrement surprenante. Il a déclaré que cette stratégie semble être un moyen détourné visant à générer encore plus de profits, ajoutant que cela lui paraît complètement scandaleux.