L’artiste américaine, qui a multiplié les talents en tant que chanteuse, danseuse et actrice, affirme qu’à 55 ans, elle incarne dans ce spectacle musical le personnage qu’elle considère comme celui de sa vie.
Dimanche 26 janvier, Jennifer Lopez a été longuement applaudie au festival de Sundance pour son dernier film, Le Baiser de la femme araignée. Cette comédie musicale met en scène un drame carcéral se déroulant sous la dictature argentine des années 1970. Le film est adapté du roman de Manuel Puig et figurait parmi les œuvres les plus attendues de ce prestigieux rendez-vous du cinéma indépendant américain.
Le film raconte la naissance d’une amitié inattendue entre un homme homosexuel et un dissident politique, deux individus fondamentalement différents, qui se retrouvent emprisonnés par le régime dictatorial. »Ce film illustre comment l’amour peut transcender toutes les différences« , a expliqué Jennifer Lopez à l’AFP. « Ces deux compagnons de cellule sont aux antipodes – par leur orientation sexuelle, leurs idéologies – mais tout cela est secondaire.«
Un rôle de vedette
« C’est exactement le genre d’histoire dont le monde a besoin aujourd’hui« , a déclaré la chanteuse d’origine portoricaine, peu de temps après le retour au pouvoir de Donald Trump, qui a notamment promis de « mettre fin aux excès liés aux droits transgenres« . Ce récit carcéral suit Valentin Arregui, interprété par Diego Luna, un prisonnier politique inébranlable et idéaliste, qui refuse de divulguer ses informations révolutionnaires, malgré la torture.
Il doit partager sa cellule avec Luis Molina, joué par Tonatiuh Elizarraraz, un détenu homosexuel qui travaille secrètement pour le régime afin de soutirer des informations. Afin de détourner l’attention de son compagnon de l’horreur de leur détention, Luis lui raconte les aventures éclatantes de glamour de sa star favorite, Ingrid Luna, incarnée par Jennifer Lopez. Ces récits se traduisent par de nombreux flashbacks musicaux, s’entremêlant avec les événements en prison.
Un film à budget restreint
Également actrice dans une trentaine de films depuis ses débuts, la chanteuse a partagé son enthousiasme pour le scénario dès sa lecture. « Quand j’ai découvert l’histoire, j’ai pensé : Ce rôle est pour moi, c’est celui que j’attendais, c’est le bon moment« , a raconté Jennifer Lopez. « J’ai patienté, mais cela en valait la peine.«
L’actrice n’a pas hésité à s’engager pour ce projet aux ressources limitées. « Les films indépendants sont toujours un défi : peu de temps, peu d’argent« , note-t-elle. Le Baiser de la femme araignée avait déjà été porté à l’écran en 1985, recevant des récompenses d’interprétation à Cannes et aux Oscars. Cette version s’inspire directement de la comédie musicale adaptée pour Broadway.
Le réalisateur de « Chicago »
Ce long métrage est signé Bill Condon, connu pour avoir adapté avec succès une autre célèbre comédie musicale, Chicago. Jennifer Lopez « était la seule à pouvoir incarner ce personnage car elle est une véritable vedette« , assure le réalisateur, qui a également dirigé les derniers volets de la saga Twilight.
« Nous avons peu de vraies divas aujourd’hui. Peut-être que c’est passé de mode« , a-t-il déploré. Comme de nombreux films présentés à Sundance, Le Baiser de la femme araignée espère séduire des studios hollywoodiens et plateformes de streaming présents au festival. Co-fondé par Robert Redford, cet événement se poursuit jusqu’au dimanche 2 février à Park City, en Utah.