La cour d’appel n’a fourni aucune justification pour ce changement par rapport à la décision initiale du tribunal correctionnel.
Le mardi 21 janvier, et ce trois décennies après les faits, la cour d’appel de Paris a décidé de relaxer Nicolas Bazire, qui fut le directeur de campagne d’Édouard Balladur lors de l’élection présidentielle de 1995, dans le cadre du dossier financier de l’affaire Karachi. Toutefois, cinq autres accusés ont été condamnés. La cour a ainsi suivi la décision de la Cour de justice de la République (CJR) de 2021 qui avait relaxé l’ancien chef du gouvernement. Par contre, elle a maintenu la condamnation à cinq ans de détention pour Ziad Takieddine, tout en réaffirmant le mandat d’arrêt à son encontre alors qu’il a trouvé refuge au Liban.
Un retournement de situation judiciaire sans explication
Lors de l’annonce de sa décision, la cour d’appel n’a fourni aucune justification pour ce retournement par rapport au jugement initial rendu par le tribunal correctionnel. Ce tribunal avait infligé, en 2020, des peines de prison ferme aux six individus impliqués dans l’affaire.
Des soupçons de financements illicites en lien avec des contrats d’armement
L’affaire en question concerne des soupçons de commissions illégales qui auraient été perçues lors de la signature de grands contrats d’armement en 1994 avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite. Ces fonds auraient supposément servi à soutenir la campagne présidentielle, finalement infructueuse, d’Édouard Balladur en 1995. À l’exception de Ziad Takieddine, actuellement impliqué dans un autre procès lié aux soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, la cour d’appel a rendu des peines réduites par rapport à celles décidées lors du premier jugement.