Des chercheurs et des étudiants du France National Center for Scientific Research (CNRS) ont organisé lundi des manifestations, appelant son président à démissionner. Ils craignent que d’énormes coupes budgétaires et une nouvelle stratégie de financement pénalisent plus certains secteurs que d’autres.
Les tensions augmentent parmi les 30 000 membres du personnel du French National Center for Scientific Research (CNRS) après l’annonce à la mi-décembre pour créer des « laboratoires clés ».
Le collectif Rogue ESR derrière la manifestation basée à Paris fait valoir que la direction prévoit de prioriser les ressources humaines et financières pour un groupe restreint de laboratoires de premier plan, appelés «laboratoires clés», au détriment des autres.
Le collectif appelle maintenant à la démission du président du CNRS, Antoine Petit.
« Dans des domaines comme les particules et la physique nucléaire, certains sites seront bien financés, tandis que d’autres recevront peu de soutien », a déclaré Olivier Coutard, président du CNRS Scientific Council, à Franceinfo.
Cette décision, prévient Coutard, crée un effet « très déstabilisateur » sur les équipes de recherche.
La manifestation intervient à une époque de tension accrue, après que les sénateurs français ont voté deux projets de loi en janvier en réduisant un milliard d’euros de financement.
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Les soi-disant « laboratoires clés » sont considérés comme un moyen de « masquer ces coupes budgétaires », selon l’astrophysicien CNRS Olivier Bernen.
« Au lieu de dire ouvertement: » Nous supprimons les fonds « , ils disent: » Seuls les meilleurs obtiendront un financement « », a expliqué Bernen, qui fait également partie du collectif Rogue ESR.
« C’est une stratégie intelligente car elle incombe aux gens les uns contre les autres. Il évite le problème direct de la création d’une pénurie de financement, car la dernière chose que l’on veut que les étudiants aient descendue dans la rue. »
Déclin des ressources
Pour Marc Odin, chercheur géosciences à la succursale du CNRS à Toulouse, cette décision va de pair avec la baisse des ressources investies par l’État dans la recherche au cours des dix dernières années, ce qui favorise également les liens plus étroits avec le secteur privé.
Il est particulièrement préoccupé par le fait que les recherches sur des questions majeures telles que l’écologie seront abandonnées en raison du manque d’investissement.
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Petit, cependant, défend la stratégie, insistant sur le fait qu’il ne néglige pas les autres laboratoires.
« La recherche est un équilibre entre la coopération et la concurrence. Nous savons que la concurrence internationale devient plus difficile. Nous avons besoin de laboratoires qui sont des » avant-coureurs « , pour attirer les meilleurs étudiants et chercheurs », a déclaré Petit.
À ce stade, les critères de sélection de ces laboratoires « d’excellence » restent flous.
CNRS Management a déclaré qu’elle était ouverte aux discussions, mais insiste sur le fait qu’elle n’a pas besoin de l’approbation du Conseil pour aller de l’avant avec les changements.