Jeudi soir, le chef de file de La France insoumise prendra la parole lors d’un rassemblement, aux côtés du jeune parlementaire qui ambitionne de devenir maire de cette commune du Val-de-Marne. Il s’agit d’une opportunité pour le mouvement insoumis qui, pour la première fois, a décidé de participer activement à ces élections intermédiaires.
Quand un leader se déplace, cela revêt une importance particulière. Jean-Luc Mélenchon animera une réunion publique le jeudi 23 janvier au soir, à Villeneuve-Saint-Georges, aux côtés du jeune député de 24 ans, Louis Boyard. Un dispositif impressionnant habituellement réservé à une campagne de grande envergure est mis en place pour cette élection municipale partielle. Cela s’explique par le fait que les Insoumis souhaitent faire de cette ville du Val-de-Marne un véritable « laboratoire ».
Ils visent à reprendre des mains de la droite cette commune de 32 000 habitants, située en banlieue parisienne, et ce, malgré la compétition d’une autre liste de gauche. Ce fief traversé par des remous politiques a vu sa majorité s’effondrer notamment après un geste controversé du maire de droite, un salut nazi, en plein conseil municipal. Le jeune candidat, qui s’est fait connaître par ses tournées dans les universités et son influence sur les réseaux sociaux où il réunit des centaines de milliers d’abonnés, a confiance en la force de son programme de changement radical. Lors de ses apparitions, « les salles sont pleines », affirme un cadre de La France Insoumise, allant même jusqu’à déclarer : « Si nous perdons, ce sera la faute des autres ».
Objectif : une trentaine de villes
C’est une première : La France Insoumise s’engage sérieusement dans ce type d’élections intermédiaires. Cette approche marque-t-elle une nouvelle orientation stratégique ? En tout cas, tout semble avoir été soigneusement planifié, comme l’indique Manuel Bompard, le figure de proue du mouvement. Il a identifié 31 villes à conquérir, tels que Villeneuve-Saint-Georges, mais aussi Vénissieux, Aubervilliers, Roubaix, Saint-Denis, chacune comptant plus de 10 000 électeurs inscrits où LFI a réalisé plus de 40 % lors des européennes. Le défi est considérable : le mouvement ne possède actuellement que deux mairies dans toute la France, comme celle de Faches-Thumesnil près de Lille. « Et ils n’ont pas de personnel politique », critique un parlementaire socialiste. Selon 42mag.fr, environ vingt députés insoumis se préparent ainsi à se présenter en tête de liste, comme Louis Boyard. Parmi eux, Sébastien Delogu rêve de conquérir Marseille, Sophia Chikirou se projette à Paris, et David Guiraud à Roubaix.
Cette démarche vise à exercer une pression sur leurs alliés du Nouveau Front Populaire, d’autant plus que les municipales se dérouleront un an avant l’élection présidentielle. Notamment sur les socialistes, qui disposent d’un vaste réseau d’élus établis. Les Insoumis souhaitent démontrer qu’ils sont capables d’influencer le paysage politique, voire de prendre le dessus sur leurs alliés dans certaines villes en s’unissant avec les écologistes. C’est du moins la stratégie qu’ils semblent adopter. Peu à gauche y croient véritablement, toutefois, un socialiste influent reste vigilant. Il estime que les Insoumis feront tout pour les affaiblir lors des municipales, ce qui, selon lui, est une condition préalable à une éventuelle candidature de Jean-Luc Mélenchon en 2027.