Les parlementaires socialistes sont confrontés à un dilemme concernant leur soutien à la motion de censure initiée par La France insoumise. Ce choix suscite des débats internes, révélant une fracture au sein du parti quant à la possibilité de se libérer de l’influence exercée par LFI.
La motion de censure proposée par les députés insoumis sera soumise au vote de l’Assemblée le jeudi 16 janvier. L’incertitude persiste cependant sur le positionnement des députés socialistes. Le groupe PS, profondément déchiré, se réunira de nouveau en milieu de journée pour essayer de parvenir à une position commune, objectif loin d’être atteint. Leur attitude balance au gré des déclarations de François Bayrou. Mardi, son discours de politique générale a laissé un goût amer. Cependant, mercredi, le Premier ministre a offert de nouvelles concessions. Il envisage d’abandonner la suppression de 4000 postes d’enseignants prévus dans le budget Barnier. De plus, il n’exclut pas la possibilité de présenter un nouveau projet de loi sur les retraites au Parlement, même en l’absence d’un consensus total entre les partenaires sociaux. Dans tous les cas, les 66 voix socialistes ne suffiraient probablement pas à renverser le gouvernement, d’autant que le Rassemblement National ne devrait pas soutenir la motion de censure.
Pour François Bayrou, l’importance de la décision socialiste semble réduite, mais pour le Parti Socialiste, elle est cruciale. Stratégie oblige, les socialistes se rangeront-ils timidement derrière les insoumis, risquant les moqueries de Jean-Luc Mélenchon ? Ou s’émanciperont-ils de l’influence de LFI, au risque de se voir accuser de trahison par le reste de la gauche ? Leur dilemme est aggravé par le fait que les écologistes et les communistes, avec qui ils avaient entamé des négociations, les ont abandonnés et voteront la motion de censure. Cependant, il y a longtemps que Jean-Luc Mélenchon leur reproche des actes de déloyauté.
Le danger d’une impasse
De nombreux députés socialistes ressentent actuellement dans leurs circonscriptions que leurs électeurs souhaitent une certaine stabilité plutôt que des désordres politiques et financiers. Ainsi, la décision du PS n’est pas une simple opportunité ; elle touche à son identité. Le Parti Socialiste se revendique comme un parti gouvernant. Olivier Faure insiste sur le fait qu’il négocie pour « obtenir des avancées concrètes pour les Français ». Cette approche s’inscrit dans ce que l’on appelle le réformisme social-démocrate. Les socialistes peuvent-ils à nouveau changer de cap et chercher à renverser un second gouvernement en deux mois sans proposer de solution alternative viable ? Et sans qu’Emmanuel Macron puisse dissoudre l’Assemblée pour redistribuer les cartes. En d’autres termes, cela reviendrait à accentuer le désordre dans un pays sans budget. Cette option est politiquement risquée alors que les partenaires sociaux semblent disposer à engager de nouvelles discussions sur les retraites. Pour le PS, l’heure choisie est cruciale : Doivent-ils tourner le dos aux insoumis ou à la CFDT ?