Les partis de gauche sont profondément irrités par la récente directive émise par le ministre de l’Intérieur. Celle-ci a pour objectif de limiter drastiquement les régularisations de travailleurs sans-papiers. La mesure a été mise en application dès ce vendredi.
La Politique de Régularisation des Sans-papiers en Débat
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, souhaite que le processus de régularisation des travailleurs sans-papiers demeure une mesure « exceptionnelle ». Il a donné pour instruction aux préfets de resserrer les procédures à travers une nouvelle directive qui entrera en vigueur dès ce vendredi 24 janvier. Cette nouvelle directive marque un tournant par rapport à la circulaire Valls, en place depuis 13 ans, qui permettait chaque année aux préfectures d’octroyer des titres de séjour à environ 30 000 individus, sur la base du travail ou pour raisons familiales.
Retailleau souligne que cette réforme met un terme à la régularisation « à tour de bras ». De leur côté, les membres de la gauche critiquent vivement cette nouvelle directive.
Des Réactions Vives de l’Opposition
La nouvelle directive a été qualifiée par l’opposition de « abjecte » et « absurde », s’opposant aux valeurs républicaines. Cyrielle Chatelain, qui dirige le groupe des députés écologistes, a ajouté le terme « hypocrisie » pour exprimer son mécontentement. Elle argumente que ne pas régulariser ne fait pas disparaître les gens, mais les plonge plutôt dans l’illégalité et, par conséquent, la précarité. Pour elle, Retailleau mène une « croisade idéologique ». Elle va jusqu’à affirmer que Retailleau n’a pas sa place dans le gouvernement à cause de ses paroles et de ses actions qu’elle juge racistes.
L’avis de Chatelain est partagé par Antoine Léaument, député du groupe La France Insoumise, qui appelle les partis à voter la censure contre le gouvernement Bayrou, faisant particulièrement appel au Parti Socialiste. Il déclare que si cette censure avait été votée la semaine précédente, Retailleau n’aurait pas été en mesure de signer cette directive controversée.
« Ne pas censurer, c’est se rendre complice du gouvernement. »
Antoine Léaument, député LFIà 42mag.fr
La Réaction du Parti Socialiste
Arthur Delaporte, porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, réfute l’accusation de complicité avec Retailleau. Il rappelle que même si le PS avait voté pour la censure, le gouvernement serait resté en place car le Rassemblement national ne l’aurait pas soutenue. Pourtant, il souligne que des sujets comme la politique migratoire et le budget seront des points cruciaux lors des futurs votes de censure.
En parallèle, Retailleau n’envisage pas de s’arrêter là. Il a annoncé que de nouvelles mesures viseraient à durcir les conditions d’obtention de la nationalité française.