L’usage du « proto » est devenu un phénomène de société qui suscite de vives préoccupations parmi les responsables de la santé publique. Le projet de loi, présenté par Idir Boumertit de la France insoumise, a déjà recueilli l’appui d’une centaine de parlementaires issus de divers horizons politiques.
Le mercredi 22 janvier, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale se penche sur une proposition de loi visant à limiter la distribution de protoxyde d’azote exclusivement aux professionnels. Ce gaz est utilisé par les adolescents et les jeunes adultes comme substance récréative, bien qu’il présente des risques sérieux pour la santé.
Cette initiative législative est soutenue par Idir Boumertit de la France insoumise, tandis qu’un large éventail de députés de divers partis s’y rallient. Ils estiment qu’il s’agit d’une urgence de santé publique.
En réalité, la consommation de ce gaz, surnommé « proto », suscite une vive inquiétude parmi les autorités sanitaires en raison de sa popularité croissante comme phénomène social. Utilisé principalement en cuisine, notamment dans les siphons à chantilly, il est souvent détourné de son usage d’origine : beaucoup de jeunes l’inhalent pour ses effets euphorisants. Les petites cartouches argentées de ce gaz sont disponibles en libre-service pour quelques euros seulement. Il est à noter que le protoxyde d’azote sert également de moyen anti-douleur dans le milieu hospitalier.
« Des dommages cérébraux graves et permanents »
« Ce n’est pas du tout amusant », affirme le député insoumis Aurélien Taché. Il a soutenu la proposition de loi interdisant la vente de protoxyde d’azote excepté pour les professionnels : « L’ingestion à forte dose de ce gaz provoque des dommages cérébraux sévères, et peut aussi entraîner des problèmes cardiaques, surtout quand il est combiné avec des boissons énergisantes. »
Ces problèmes de santé affectent principalement les jeunes : « L’âge moyen des consommateurs est de 22 ans. Cependant, on observe que chez les adolescents, notamment les préadolescents de 12 à 16 ans, c’est souvent le premier produit psychotrope auquel ils s’initient, particulièrement dans les milieux les plus défavorisés« , précise le député LFI du Val-d’Oise.
En tout, cette proposition de loi a obtenu l’appui de 100 députés, majoritairement de gauche, mais aussi de quelques membres de droite, du centre et des macronistes tels que Karl Olive : « Le pays avant les partis », affirme-t-il. D’autres pays européens comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont déjà interdit l’utilisation récréative du « proto » depuis 2023.