D’après les journaux allemands, un des individus soupçonnés dans cette affaire a admis qu’il touchait 100 euros pour chaque voiture endommagée.
Qui s’en prend à ces véhicules dans toute l’Allemagne ? Ces derniers jours, plus de 200 voitures ont subi des dommages dans au moins trois régions, y compris à Berlin. Le mode opératoire ainsi qu’un sticker provocateur laissent le pays perplexe. Mercredi 5 février, les autorités judiciaires ont annoncé qu’elles enquêtaient sur ces actes de vandalisme en série, avec des soupçons d’une potentielle manipulation à l’initiative de la Russie, en pleine période de campagne électorale.
Pour chacun des 270 véhicules endommagés, le procédé reste le même : de la mousse de polyuréthane, couramment utilisée dans le secteur de la construction, est insérée dans les pots d’échappement. Un autocollant représentant Robert Habeck, le candidat du parti écologiste pour les prochaines élections, est apposé sur la vitre arrière avec l’inscription « Adopte une approche plus écologique !« .
D’emblée, les propriétaires des voitures ont supposé que des militants pour le climat étaient derrière ces actes. Cependant, selon les médias allemands, il semblerait que l’opération ait été orchestrée depuis la Russie. Dans le sud de l’Allemagne, quatre jeunes individus âgés de 17 à 29 ans font l’objet d’une enquête pour « dégradations de biens en réunion« , comme l’a précisé le procureur d’Ulm, dans l’État de Bade-Wurtemberg.
Un commanditaire énigmatique
Selon le magazine Der Spiegel, l’un des individus impliqués a confessé avoir reçu 100 euros pour chaque véhicule vandalisé. Il aurait été engagé par un intermédiaire russe via une plateforme sociale pour s’en prendre à un maximum de véhicules de marque allemande.
Le choix du moment semble loin d’être fortuit : les élections législatives anticipées sont prévues pour le 23 février en Allemagne. Le service de protection de la Constitution estime que le risque de manipulation et d’ingérence étrangère est à son paroxysme. Néanmoins, un représentant du ministère de l’Intérieur a déclaré aux médias qu’il n’existait pas jusqu’à présent « de preuve tangible de l’implication de la Russie » dans ces actes de sabotage, tout en soulignant que l’Allemagne avait déjà subi « une série d’actions imputables à des services de renseignement russes ou à des agents sous leur contrôle, y compris des actes de sabotage« .