La popularité limitée des véhicules électriques en Europe a des répercussions croissantes sur toute l’industrie automobile. Face à cette situation, l’équipementier allemand Bosch, après avoir déjà supprimé 12 000 emplois au cours des dernières années, envisage la mise en place de nouvelles stratégies pour réduire ses coûts.
Bosch est largement reconnu pour ses appareils électroménagers et ses outils électriques, mais il détient également le titre de principal fournisseur de l’industrie automobile mondiale. Malgré ce statut, la situation interne n’est pas des plus réjouissantes. Basée à Stuttgart, l’entreprise, qui emploie environ 130 000 individus en Allemagne, n’a pas encore annoncé de nouvelles réductions de personnel. Cependant, après avoir déjà réduit ses effectifs d’environ 12 000 postes au fil des années précédentes, Bosch cherche désormais à réduire davantage ses coûts.
Cette tendance n’est pas exclusive à Bosch. En effet, d’autres fournisseurs liés à l’industrie automobile allemande, impliqués dans la fabrication de tableaux de bord, de pièces de carrosserie ou de mécanique, ont également réduit leurs effectifs. Collectivement, il est estimé qu’environ 50 000 emplois ont été supprimés dans ces secteurs au cours des cinq dernières années.
Une situation économique et sociale devenue intenable
Globalement, l’industrie automobile fait face à un obstacle majeur : le faible engouement des consommateurs pour les voitures électriques, dont le prix reste prohibitif pour la majorité. En Allemagne comme ailleurs, la diminution des subventions étatiques aggrave ce problème. Les gouvernements, à court de fonds, réduisent ces soutiens financiers. En conséquence, les consommateurs hésitent à franchir le pas. De plus, la nature des motorisations électriques, qui sont simplistes côté mécanique, ne nécessite pas autant de personnel. Par exemple, dans le processus de fabrication d’un véhicule diesel, Bosch emploie dix personnes, trois pour une voiture essence, mais seulement un salarié est requis pour la production d’une voiture électrique. Cette équation devient alors économiquement et socialement incompétente.
Avec la disparition du bonus écologique et une diminution d’environ 20% du marché automobile en Allemagne, l’avenir ne semble guère prometteur pour Bosch. Bien que la société n’ait pas encore déterminé de chiffres concrets, elle commence déjà à planifier des réductions significatives qui pourraient très vite se chiffrer en milliards d’euros, entraînant des répercussions substantielles sur l’emploi.
À moins de deux mois des élections législatives en Allemagne, le chancelier Olaf Scholz, à la tête du parti social-démocrate, se retrouve impuissant face à une série de défis apparemment insurmontables, accentuée par une montée de l’extrême droite. Actuellement, les équipementiers et les constructeurs automobiles emploient environ 770 000 personnes en Allemagne. Cependant, cette industrie jusqu’alors robuste met en évidence ses vulnérabilités à l’ère de la transition vers des énergies plus durables.